mercredi 10 décembre 2008

Déconcertation

"Instaurer un dialogue authentique entre municipalité et citoyens" promettait Robert Belliot dans sa propagande électorale, mais le citoyen a intérêt à bien lire les pages d'annonces légales de son quotidien préféré pour connaître les véritables intentions du maire de Pornichet. Les promesses n'engagent naturellement que ceux qui les écoutent...

Vous avez aimé les promesses électorales ? Vous avez cru au rôle des conseils de quartier ? Vous aviez la certitude que les questions d'aménagement de la commune étaient étudiées en commission d'urbanisme ? Vous avez pensé que les affaires de la commune se discutaient au Conseil municipal ? Vous avez tout faux ! Avec Robert Belliot, la concertation n'est qu'un effet d'annonce. Circulez, il n'y a rien à voir sauf dans les pages d'annonces légales de la presse locale !

Dans une mairie normalement gérée...

Dans une mairie normalement gérée, une équipe municipale présente à l'occasion des discussions budgétaires ses orientations pour l'année suivante. A Pornichet, ce n'est pas le cas puisque le maire n'a pas encore jugé utile d'évoquer en conseil municipal son projet politique.

Dans une mairie normalement gérée, une équipe municipale, qui souhaite permettre la création d'un nouveau quartier, présente en Conseil municipal une délibération pour retenir un concepteur, en général un urbaniste. Ce fut le cas pour le secteur du Pouligou, mais ce fut fait par la municipalité précédente.

Dans une mairie normalement gérée, le concepteur propose un principe d'aménagement répondant aux orientations des élus. A Pornichet, personne ne connaît les orientations des élus pour le secteur du Pouligou sauf, mais nous n'en sommes pas certains, l'urbaniste qui travaille sur ce projet.

Dans une mairie normalement gérée, la population est invitée à débattre du projet. Le concepteur et les élus argumentant alors leurs choix. A Pornichet, aucune réunion, ni même conseil de quartier ne s'est intéressé au projet de lotissement du Pouligou.

Dans une mairie normalement gérée, la création d'un lotissement fait l'objet d'un permis d'aménager, débattu en premier lieu au sein de la commission d'urbanisme, mais à Pornichet faudrait-il que l'adjoint à l'urbanisme perçoive la nuance entre permis de construire et permis d'aménager.

Dans une mairie normalement gérée et très attentive aux questions de gestion des eaux pluviales, le projet d'aménagement retenu fait l'objet d'une enquête publique au titre de la Loi sur l'eau. A Pornichet, la question hydraulique semble se limiter à des déclarations de principe et à l'installation de pompes de refoulement supplémentaires.

Dans une mairie normalement gérée, il devrait y avoir un affichage sur le site du projet informant la population. A Pornichet, il est tellement discret que personne ne l'a encore vu.

Dans une mairie normalement gérée, on peut s'inspirer de l'article L300-2 du code l'urbanisme pour conduire une procédure de concertation avec la population dans les règles de l'art. A Pornichet, le fait du prince vaut concertation.

Dans une mairie normalement gérée, le citoyen est clairement informé du coût de l'opération pour les finances communales, du type d'habitat prévu dans le projet, des mesures prévues pour compenser l'imperméabilisation des sols, des mesures prises pour répondre à la loi SRU portant sur la mixité sociale et aux exigences issues du Grenelle de l'environnement... A Pornichet, l'information du citoyen n'est qu'un argument électoraliste.

Dans une mairie normalement gérée, on ne découvre pas dans les pages d'annonces légales d'un quotidien régional que la commune lance un marché public portant sur la réalisation de voiries, d'espaces publics, de réseaux et d'espaces verts pour un lotissement. A Pornichet, c'est possible au point "d'oublier" de le faire figurer à la rubrique "marchés publics" du site municipal...

Dans une mairie normalement gérée, on ne découvre pas que la commune engage 2 millions d'euros pour ce type de travaux au détour des pages d'annonces légales d'un quotidien régional. A Pornichet, cela n'intéresse aucun élu de la majorité municipale.

Dans une mairie normalement gérée, le citoyen connaît le plan de financement d'un projet d'aménagement qui engage 60% de la capacité annuelle d'autofinancement de la commune. A Pornichet, la nouvelle devise est "paie tes impôts et dors bien profondément".

Dans une mairie normalement gérée, le maire ne confond pas au détour d'une réunion portant sur la révision du Plan Local d'Urbanisme le locatif social avec l'accession encadrée à la propriété,

Dans une mairie normalement gérée, la municipalité profite d'une réserve foncière constituée à un prix relativement bas pour rattraper son retard en matière de locatif social. A Pornichet, c'est l'inverse qui se passe, on creuse allègrement le déficit de logement social.

Dans une mairie normalement gérée, la municipalité s'applique les principes popularisées par le Grenelle de l'Environnement en conciliant mixité sociale réelle, consommation mesurée du foncier et insertion urbaine et paysagère appropriée.

Mais Pornichet n'est plus une commune normalement gérée !

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