vendredi 26 septembre 2008

Pornichet s'offre à La Baule

La présence en masse, dans la mairie de Pornichet, d'élus baulois le soir de la victoire de Robert Belliot n'était pas le fruit du hasard. Depuis, La Baule tente de mettre la main sur Pornichet avec le consentement du nouveau maire. Robert Belliot, un maire sous tutelle ? Que cherche La Baule ?

Si les relations ont toujours été cordiales et constructives entre l'ancien maire de Pornichet, Jacques Lambert et Christophe Priou, alors maire du Croisic et député UMP, leur collaboration exemplaire pour relancer l'intercommunalité sur les ruines fumantes du Sivom de La Baule l'a démontré, le courant par contre n'est jamais passé entre l'ancien maire de Pornichet et son voisin baulois. Sans doute plus une question d'homme que de famille politique.

Le départ de Pornichet vers la Carene a encore accentué la fraîcheur ambiante et nombre d'épisodes ont émaillé la saga des relations entre Pornichet et La Baule, comme si La Baule craignait le dynamisme de Pornichet. Mesquins, pour ne pas écrire anti-républicains, les élus baulois ont sciemment décidé de laisser les Pornichétins du quartier de l'hippodrome les pieds dans l'eau en refusant la construction de bassins de rétention sur leur commune pour limiter l'apport d'eau pluviale issue de La Baule. Rien que de très normal pourtant si on mesure l'importance de l'imperméabilisation des sols du quartier Guézy après deux décennies de constructions anarchiques.

Les cadeaux de Robert

Comme pour remercier la mairie de La Baule d'avoir - d'après certains - fourni ses services pour équiper la salle Guy Aubry lors d'un meeting électoral de Robert Belliot, le nouvel édile de Pornichet s'est employé, dès son arrivée à l'Hôtel de Ville, à donner des gages sonnants et trébuchants à ses amis baulois.

Dès le premier Conseil municipal, Robert Belliot vole au secours de ses amis baulois en suspendant les procédures contre le pollueur Total, évitant ainsi à La Baule d'être la seule commune à passer l'éponge sur les méfaits du groupe pétrolier. Dans la foulée, il arrête la procédure de sortie du Sivu de l'aérodrome et paie royalement 90.000 € pour solde de tout compte. Jolie entrée en matière.

Et comme les cadeaux entretiennent l'amitié, voilà que la salle culturelle pornichétine de Quai des Arts achète, sur son budget, pour 1700 € de places à Atlantia, afin de permettre aux Pornichétins de voir sur les planches bauloises le grand dramaturge Bernard Tapie dans une pièce de boulevard. Dernier exemple en date, sans aucune concertation ni mise en concurrence, et au grand dam des professionnels locaux, le maire de Pornichet aurait décidé de confier au très baulois CNBPP des locaux au port d'échouage pour lui permettre de développer une activité de voile légère.

Pillage organisé de Pornichet ?

Robert Belliot, comme Yves Métaireau, l'édile baulois, savent que le retour de Pornichet dans le giron de l'intercommunalité bauloise est économiquement impossible, faute pour Cap Atlantique de pouvoir financer le manque à gagner des dépenses engagées par la Carene pour Pornichet (> 10 M€ probablement).

Alors pourquoi La Baule met-elle Robert Belliot et Pornichet sous tutelle ? La Baule a-t-elle compris que la cécité du nouveau maire de Pornichet face aux enjeux du Casino, marquée par son refus de permettre l'évolution de l'établissement pornichétin en l'installant sur l'hippodrome, ouvre un boulevard (de mer évidemment...) au casino baulois ?

Comme pour mieux comprendre les dessous des finances pornichétines, La Baule a réussi la performance de placer, 2 jours par semaine, dans les murs de la mairie de Pornichet, son propre contrôleur de gestion. Nanti d'indemnités indécentes (le salaire d'un ingénieur territorial en fin de carrière) payées par les contribuables pornichétins, ce fonctionnaire aux ordres de la mairie de La Baule dispose d'un poste d'observation privilégié pour aider ses élus baulois à démonter la stratégie pornichétine concernant le Casino. Pour mémoire, le Casino de Pornichet c'est : 110 salariés, un produit brut des jeux nettement supérieur à son homologue baulois et des versements de taxe assurant l'auto-financement du budget de la commune de Pornichet.

Robert Belliot expliquait durant sa campagne que Pornichet prenait ses ordres à Saint-Nazaire sans en donner la moindre preuve tangible. Au moins, à présent, il est clair que Pornichet devient un quartier de La Baule et Robert le néobaulois assure lui-même, à chaque Conseil municipal, sa mise sous tutelle. Affligeant et inquiétant !

samedi 20 septembre 2008

Des pépètes pour Atlantia


Yves Métaireau l'a rêvé, Robert Belliot l'a fait. Les contribuables pornichétins paieront pour soutenir Atlantia, une salle de spectacle désuète, en déficit chronique et affligée d'une programmation aux faibles ambitions culturelles.

Au détour d'une délibération municipale portant sur le budget supplémentaire de Quai des Arts, Robert Belliot et sa majorité municipale ont décidé de détourner 1.700 € des crédits de la salle pornichétine pour "l'achat de places auprès d'Atlantia pour des spectacles de théâtre de boulevard" (délibération n°23 du Conseil municipal du 30 juin dernier). Voilà une politique culturelle qui part sur de bonnes bases...

Pornichet, ta culture fout le camp


Après les années strass et paillettes chères à Jean-Claude Empereur (Compagnie créole, Kiméra...), l'époque Lambert fut marquée par la mise en oeuvre d'une politique culturelle privilégiant le livre et le spectacle vivant. Après le succès du "f'estival" des Renc'Arts, la municipalité animée par Jacques Lambert décida la réalisation de la salle de spectacle Quai des Arts. Vilipendée par la droite réac et des associations de défense "anti-tout", cet espace culturel, au rapport qualité-prix remarqué, a rapidement trouvé son public.

Renc'Arts et Quai des Arts ont privilégié une programmation exigeante et grand public cherchant à faire du spectateur un acteur et non un consommateur. A Pornichet, on venait au spectacle pour découvrir une oeuvre avec la certitude de se voir proposer un concert, une pièce de théâtre ou une représentation de nouveau cirque de qualité. Évidemment, le Ministère de la Culture ne s'y est pas trompé en versant régulièrement son obole à la programmation pornichétine.

Depuis l'ouverture de Quai des Arts, des accords de partenariat avec des structures culturelles de qualité (Grand T, Fanal, Kraft, Athanor...) avaient été noués. Le principe reposait sur un avantage tarifaire pour les adhérents d'une salle allant savourer un spectacle dans une autre. Ce partenariat ne reposait sur aucune subvention ou achat de places d'une salle de spectacle à une autre.

Cette époque est révolue. Les nouveaux élus pornichétins sous l'égide de Robert Belliot et de son adjointe à la culture, Dominique Salomon, préfèrent subventionner le showbiz à la bauloise plutôt que de soutenir leur propre espace culturel. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter la programmation 2008/09 de Quai des Arts. Pas banal !

Patrick Sébastien, Vincent Moscato et les fils à papa


Alors que Pornichet jouait la carte d'une programmation culturelle originale et populaire, La Baule préférait une offre tournée vers le divertissement. Si Pornichet a longtemps brandi l'étendard du "pas vu à la télé", La Baule jouait plutôt la carte Gala ou TF1.

En tout cas, en 2008, le débat est clos. Les contribuables pornichétins vont payer avec leurs impôts la venue à Atlantia de spectacles issus des émissions TV de Christophe Dechavanne et Patrick Sébastien, animateurs de télévision aux ambitions culturelles probablement trop méconnues.

Mieux encore, les Pornichétins vont permettre à Vincent Moscato, hurleur rugbystique sur RMC, de nous démontrer ses talents artistiques, certainement à la hauteur des "bourre-pifs" qu'il distribuait allègrement lorsqu'il maniait la balle ovale au Stade Français. Avec la pièce, Oscar, La Baule espère probablement un entrefilet dans la presse people puisqu'au générique de ce vaudeville figure également Davy Sardou (le fis de...) et Sophie Tapie (la fille de...).

Merci aux Pornichétins d'aider ces artistes au talent pas assez reconnu...

mardi 16 septembre 2008

Le grand bond... en arrière


Avec Robert Belliot le pire est trop souvent certain. Adepte du seul contre tous, Robert le DRH décide de modifier l'organisation des services municipaux pour revenir à la situation des années 1980. Avec Robert Belliot, c'était mieux avant...

Robert Belliot, ex responsable des ressources humaines d'une usine d'un groupe peu favorablement connu pour la qualité de son organisation, renvoie Pornichet au début des années 1980. Il gomme la structuration des services municipaux développée progressivement par MM. Empereur et Lambert.

Robert a dit

Robert a dit : " à quoi çà sert les DGA ?". Résultat, le nouveau directeur des services n'aura plus de directeurs généraux adjoints (DGA) pour l'épauler dans le fonctionnement de la collectivité. Les cadres intermédiaires, dont la fonction première est de gérer le quotidien de la commune, seront dorénavant les interlocuteurs direct de ce super nouveau chef. Après Bob l'Américain, place à DG Superman.

Ce surhomme de la fonction publique va devoir gérer une commune de 10.000 habitants permanents et de 250 fonctionnaires comme le faisait son illustre prédécesseur des années 1980 à l'époque où Pornichet comptait 6.000 habitants et 80 fonctionnaires. Bon courage !

Cette organisation irresponsable va priver Pornichet des compétences stratégiques nécessaires au fonctionnement de la commune et noyer cadres et techniciens dans une débauche de missions incompatible avec leur charge de travail et leur niveau statutaire de responsabilités.

Robert a toujours raison


En expert ès ressources humaines, le maire de Pornichet a décidé de se différencier de toutes les communes comparables en renouant avec une organisation qui existe encore parfois dans les petites communes.

La complexité des dossiers à gérer au quotidien, la nécessaire fonction prospective et stratégique de l'Administration locale, le besoin d'un travail permanent de veille... ne semblent pas sauter aux yeux du nouveau maire de Pornichet. Depuis le début de son mandat, il donne le sentiment de ne pas avoir réfléchi sur ce qu'est une commune et qu'elle est la fonction de maire. Le fait de décapiter la haute hiérarchie de l'administration municipale illustre son incapacité à se mettre au niveau des enjeux.

Au final, avec l'organisation des services municipaux imposée (sans aucune présentation en Conseil municipal naturellement) par le bon vouloir de Robert Belliot l'inquiétude est réelle. Il est à craindre que le quotidien de la commune sera de moins en moins bien géré et Pornichet moins présente auprès d'institutions majeures (Carene, Sous-Préfecture, services de l'Etat, du Département, de la Région...).

MM. Empereur et Lambert voyaient Pornichet comme une commune du niveau de La Baule ou Guérande, Robert Belliot lui veut positionner Pornichet au niveau de Batz-sur-mer ou de Trignac. Affligeant.

lundi 8 septembre 2008

Atmosphère, atmosphère !


Drôle d'ambiance pour la rentrée à la mairie de Pornichet. De mémoire de fonctionnaire, jamais une alternance n'avait provoqué une telle chasse aux sorcières. Le maire, Robert Belliot, agit encore une fois dans la précipitation et l'opacité. Eclairage.

Si le spoil system est une pratique courante aux Etats-Unis qui consiste à "remercier" à chaque alternance les dirigeants de l'administration fédérale ou locale, elle est peu pratiquée en France, pays de la neutralité de l'Administration. Mais à Pornichet, nous avons la chance d'avoir Bob l'Américain, qui, en ancien responsable des ressources humaines d'une usine d'Airbus, manie avec facilité le colt du licenciement express.

75% des cadres au tapis


En 1995, lorsque Jacques Lambert (PS) a succédé à Jean-Claude Empereur (RPR), l'administration municipale, pourtant composée à sa tête de nombreux contractuels, faciles à congédier, n'a pas été modifiée. Seul le Secrétaire général de l'époque a souhaité quitter la commune à l'occasion d'une promotion dans une commune... socialiste.

Avec Bob l'Américain, la musique est différente. En 3 mois, il a viré 3 des 4 cadres supérieurs de l'administration municipale, les seuls agents de la commune exposés légalement à un tel traitement de faveur.

Le Directeur des services, arrivé à Pornichet en 2006 après un parcours oecuménique entre communes de droite et de gauche, a eu le droit à un conseil municipal estival, le 22 août, pour se voir notifier son éviction.

Ce conseil municipal à question unique et convoqué à la hâte avait pour unique objectif de respecter les procédures ad hoc pour ouvrir le poste à un nouveau fonctionnaire, dès le 1er septembre. Sans hésiter, Robert Belliot a indiqué que "l'ancien Directeur général des services a trouvé un autre poste", ce qui, d'après nos informations, n'est pas encore le cas. La vérité est qu'il a été viré.

Basses manoeuvres

Les deux autres cadres tombés en disgrâce l'ont été pour des motifs non explicités publiquement à ce jour par le nouveau maire.

L'un a sans doute eu la mauvaise idée d'être sur une liste de gauche en Brière, dans sa commune de résidence. L'autre a probablement eu tort de diriger depuis 1996 les services à la population et donc d'organiser la construction d'équipements majeurs pour la population comme l'école du Pouligou, Quai des Arts, la médiathèque, le centre de la petite-enfance...

Ironie (ou machiavélisme) de l'histoire, le seul cadre rescapé est un ancien élu communiste d'une commune de Cap Atlantique. Cette "clémence" explique-t-elle l'assourdissant silence des municipaux CGT depuis l'arrivée de Robert Belliot, eux qui pratiquaient régulièrement l'invective publique contre l'ancien maire ?


Après 6 mois à l'Hôtel de Ville, Robert Belliot n'a pas encore fait preuve de sa capacité à maîtriser les principaux dossiers municipaux. En faisant des cadres municipaux les bouc-émissaires de ses insuffisances, le nouveau membre de l'UMP n'honore pas sa fonction et contribue à maintenir l'inquiétude sur sa capacité réelle à diriger avec clairvoyance le destin de Pornichet et de ses habitants.