vendredi 27 mars 2009

Chèques en bois

Pénible semaine avec un Conseil municipal animé par le premier budget de l'ère Belliot et un maire fidèle à lui-même dans la médiocrité et le refus du débat. Dans le droit fil de sa campagne, Bobby préfère mettre en péril les finances communales plutôt que d'assumer ses dépenses en augmentant les impôts.

Étrange soirée pendant laquelle beaucoup regrettaient mezzo voce la pusillanimité du maire à utiliser l'arme fiscale pour tenir ses promesses. En présentant son premier budget, Robert Belliot est entré dans l'histoire locale. Pour la première fois depuis le début des années 1990, Pornichet dégage moins d'un million d'euros d'autofinancement.

Un budget bidouillé

Pas simple d'offrir au richissime PMU un hippodrome flambant neuf financé par les seuls contribuables et de vouloir sortir un bout de parc paysager sans augmenter les impôts. Alors, la fin justifiant les moyens, l'équipe Belliot a décidé de prendre ses rêves pour des réalités.

Les casinos du Groupe Partouche connaissent une baisse de leur produit brut des jeux de 20%, à Pornichet, on parie que les taxes sur le casino ne baisseront que de 13%. Le groupement des agences immobilières FNAIM annoncent une année 2009 désastreuse pour les transactions immobilières notamment dans l'ancien. Pas de problème à Pornichet, les prévisions de recettes issues des droits de mutation liés à la vente de logements sont à peine diminuées. Rien que sur ces deux postes budgétaires, on peut craindre sans pessimisme aucun un trou d'environ 500.000 €.

Côté dépenses, l'équipe Belliot prend une hypothèse très basse d'évolution de la masse salariale, quitte à devoir boucher les trous enfin d'exercice et surtout jette par la fenêtre l'argent communal en finançant l'outil de travail du PMU qu'est l'hippodrome, en subventionnant grassement l'aérodrome de La Baule pour le plus grand plaisir de quelques nantis et en achetant à tours de bras des véhicules.

Pour cacher la misère, Robert Belliot est obligé de recourir à des expédients en demandant à son copain Devedjian, le peu fréquentable secrétaire d'Etat à la Crise, de reverser à la commune, avec quelques mois d'avance, l'argent que l'Etat devait à Pornichet au titre de la TVA liée à aux investissements des années 2007 et 2008. Autant de recettes qui manqueront aux budgets 2010 et 2011.

Explosion de la dette

Même en tripatouillant le budget, Robert Belliot ne fait pas de miracle, il doit combler un trou abyssal de 5,1 M€. Dans un tel contexte, un maire responsable dispose de 3 solutions : soit il baisse la toile en diminuant ses investissements, soit il augmente la pression fiscale, soit il creuse la dette. Tout imprégné de sa campagne démago, Bobby le dépensier veut tenir ses irréalistes promesses dispendieuses et se refuse à augmenter la pression fiscale. Alors il creuse, creuse, creuse et creuse encore la dette avec l'espoir que les Pornichétins n'y verront que du feu.

En obligeant la commune à emprunter au moins 5,1 M€, Robert Belliot rompt avec la modération de Jacques Lambert, qui refusait d'endetter inconsidérément la commune.En 2008, le dernier budget de l'ère Lambert s'appuyait sur 2,5 M€ d'emprunt pour financer des équipements au service de toute la population (centre horticole et centre de loisirs). La comparaison est douloureuse.


En refusant d'utiliser l'outil fiscal, Robert Belliot fait comme Sarkozy, il demande aux prochaines générations de payer pour le manque de courage de celle d'aujourd'hui. Au fait, Démago et Mégalo, ce n'est pas (?) le slogan de l'équipe Belliot mais le nom d'un groupe de rock décapant et le titre d'un ses opus. Bientôt sur la scène de Quai des Arts ?

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