dimanche 27 décembre 2009

Le vice roi

L'époque est au bilan et le moins que l'on puisse écrire est qu'à Pornichet, c'est plutôt l'heure du dépôt de bilan tant Robert Belliot conduit inexorablement la commune dans une impasse sociale, urbaine, touristique et financière. Si l'on considère que le vice mène le monde bien plus que la vertu, Pornichet est en passe de devenir le centre du monde.

En guise d'étrennes ironiques, libre expression sur les péchés capitaux qui malmènent Pornichet.

L'acédie

Plus connue de nos jours par l'expression de "paresse morale", ce vice gangrène l'action municipale. Chaque jour, la municipalité Belliot démontre son incapacité à s'ouvrir aux enjeux de notre époque.

Modérons la place de la voiture reine exprime la vertu, des parkings supplémentaires j'ouvrirai avec l'argent des contribuables (Dauphin, Flaubert, plage de Ste Marguerite, espace boisé de Bonne-Source) répond le vice roi. L'étalement urbain et la consommation foncière excessive tu combattras clame la vertu, le pavillon de constructeur sur 800 m² de terrain tu bâtiras, répond le vice.

Et, dans ce contexte licencieux, Athéna, la déesse de la sagesse, a rendu les armes face au Belphégor des 4x4 et du toit à deux pentes.

L'orgueil

Il constitue un élément fondamental de la politique (sic) conduite par not' bon maire. Communiqué de presse après communiqué de presse, message vidéo après message vidéo, intervention publique et bafouillante après intervention publique et bafouillante, notre Lucifer de Ker Bon Accueil cherche à expliquer qu'avant lui Pornichet n'était rien ou plutôt n'était rien de bien.

Une ville largement équipée d'équipements et de services publics réellement utiles aux citoyens, Lucifer oublie. Une ville à la santé financière resplendissante, Lucifer en profite pour dépenser sans compter. Une ville dotée d'un projet équilibré pour organiser un développement maîtrisé pour le long terme, Lucifer détruit tout pour renouer avec le Pornichet du début du XXème siècle au point que le commissaire-enquêteur du Plan Local d'Urbanisme s'émeuve de ce retour vers le passé voulu par le vice roi. Allez Lucifer, lâche ton trident !

La gourmandise

Comprise au sens originel de la gloutonnerie, de la démesure, de l'aveuglement, elle est probablement la marque de fabrique de la municipalité en place. Avec Belzébuth à l'Hôtel de Ville, la dilapidation des deniers publics est devenue un credo.

Votre pauvre association sportive riche de plusieurs centaines d'adhérents a du mal à payer sa facture d'électricité, pas de problème le contribuable y palliera. Vous voulez une buvette pour picoler à la santé de la Loi Evin, on vous la prépare au plus vite. Vous voulez du beau matériel de sonorisation pour un équipement pourtant quasi neuf, achetez sans compter, le contribuable régale ! Vous voulez gueuletonner aux frais des Pornichétins sous prétexte de course à la voile, rejoignez nous sur le port chaque semaine de l'Ascension. Vous voulez 5 places de parking à 100.000 €, venez donc du côté du Dauphin, etc, etc.

Si Lambert a peut-être péché par un excès de rigueur financière, notre Belzébuth de l'Hôtel de Ville a, lui, les poches percées ...

L'avarice

Ce pêché est une notion étrangère à la majorité UMP locale, en tout cas pour sa clientèle politique qui sait apprécier les réceptions municipales dans des lieux normalement dédiés à la culture, les moyens municipaux mobilisés dans la salle des sports pour accueillir gracieusement un meeting de l'UMP ou les deniers publics dispendieusement utilisés pour un pathétique radio-crochet de chants de marins.

Les rares cas d'avarice décelés du côté de l'Hôtel de Ville sont plutôt pour des opérations un tant soit peu ambitieuses comme, par exemple, un festival de musiques actuelles, le Farniente festival, obligé de s'exiler vers des contrées plus hospitalières. Autre cas d'avarice connue mais assumée, le refus obstiné de produire du logement social dans les beaux quartiers illustré par la cession à un promoteur du foncier des serres municipales.

La colère

Elle entraine dans son sillage des actes voire des propos regrettables. Parmi les innombrables accès de colère du Satan du 1er étage, qui terrorise même ses condisciples, sa diatribe anti-blog fait, deux mois plus tard, encore rire la blogosphère. Expliquer des actes inacceptables de dégradation par l'outrecuidance de blogs maléfiques qui oseraient un tant soit peu égratigner la carapace du vice-roi illustre tragiquement le niveau du procureur.

A Pornichet, les sorcières ne volent plus, le sel ayant mangé leur manche à balai, mais elles seraient remplacées par des blogs dangereux car libres et informés.

L'envie

Elle constitue visiblement un pêché véniel pour le Léviathan pornichétin tout empourpré de sa suffisance. Fier d'un bilan désastreux et raillé par ses peu charitables amis UMP de la Presqu'île, notre dévoué maire n'hésite pas à proposer ses trop méconnues compétences pour intégrer le haut de la liste UMP pour les élections régionales. Probablement en panne de batteries, le portable de notre Léviathan airbusien n'a jamais sonné.

Tout à son envie de devenir le Bertrand Du Guesclin de l'UMP local, il s'en va parallèlement guerroyer contre le seigneur Batteux en son fief nazairien et, fort d'une armée composée d'élus et de fonctionnaires pornichétins, il parvient à entrainer derrière son panache dépenaillé une seule et unique vestale de l'UMP nazairienne. Quel tableau de chasse !

La luxure

Elle constitue un pêché que nous laisserions volontiers pour la sphère privée afin d'éviter de devoir nous épancher sur le sujet. Signalons simplement qu'Asmodée, qui sème, selon la définition mythologique, dissipation et terreur, est sévèrement combattue par les cerbères vidéoéquipés des brigades municipales.

Refusant de voir sa commune livrée aux vices démoniaques d'une jeunesse désorientée, notre courageux gardien des ténèbres s'est réservé, avec ses amis adjoints, le douloureux visionnage de ce spectacle, en leur qualité d'officier de police judiciaire résultant de leur mandat municipal. Tremble Bacchus, le duel Bidule contre Super Focus est engagé !


Entre les sept péchés capitaux et les sept vertus (foi, espérance, charité, justice, prudence, tempérance et force morale), Pornichet semble s'égarer sur la voie des enfers vouant ses habitants aux gémonies. Espérons qu'à l'instar de Dante, tout cela ne soit qu'une divine comédie, et que Pornichet aura commencé le cycle belliotiste par les chemins de l'enfer avant d'accéder au purgatoire et d'entrouvrir le paradis. Il est cependant à craindre que la muse salvatrice ne ploie sous la tache...

Bonne année 2010 à toutes et à tous sous le signe de la vigilance citoyenne !

vendredi 18 décembre 2009

Big brother is watching you

C'était une journée de décembre froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Comment débuter autrement un article sur la vidéosurveillance sans paraphraser les premières lignes du roman 1984 de George Orwell. Belliot le liberticide vient de faire montre une fois de plus de son populisme dépensier en installant à Pornichet le joujou de ses rêves : la vidéosurveillance.

Annoncée en mars dernier, le télécran scrute depuis ce milieu de semaine, le cœur du Pornichet festif. Dans la novlangue municipale, on ne parle pas de vidéosurveillance mais de vidéoprotection. Elle est présentée comme un "outil de protection et de sécurité pour lutter contre les incivilités, l'insécurité et la délinquance sur la voie publique". Mais, notre Big Brother des beaux quartiers doute à ce point de l'efficacité de son cadeau de Noël sécuritaire qu'il précise que ce système ne permet que "de limiter les passages à l'acte".

Liberticide et inefficace

N'en déplaise à Belliot super flic, la vidéosurveillance n'a jamais fait la preuve réelle de son efficacité. Même le paradis de la caméra attitude, la Grande Bretagne, doute de cet outil. Un responsable de la vénérable Scotland Yard expliquait en mai 2008 que la vidéosurveillance était "un véritable fiasco". Pire pour l'ultra-droitier Belliot, le peu gauchiste Figaro écrivait dans son édition du 23 mars 2009 que la vidéosurveillance "faisait reculer la délinquance uniquement si elle était combinée avec des actions traditionnelles de police". Seul problème, la police de proximité a disparu avec le passage de Napo-Sarko au Ministère de l'Intérieur et ce n'est pas un bon café chaud qui attirera les policiers dans le placard sécuritaire ouvert à la Gare.

En fait, pour Robert Belliot, peu importe l'efficacité et le coût de ce dispositif. Toute à sa démagogie irresponsable, il explique que ce dispositif répond à "la demande des riverains et des commerçants et permet de rassurer les habitants du quartier". Que ne ferait pas le premier édile de Pornichet pour faire plaisir à son électorat sirotant sa verveine devant le 13 heures de TF1 et au promoteur Giboire qui peine à écouler ses programmes immobiliers et leurs tarifs stratosphériques dans le quartier de la gare !

Évidemment, le Navarro de l'Hôtel de Ville surfe sur les sondages d'opinion qui plébiscitent la vidéosurveillance (71% des Français y seraient favorables d'après un sondage Ipsos pour la Cnil en mars 2008). Pour lui, cet objet de contrôle social n'est qu'un élément du paysage urbain comme un autre. Pornichet, son classement 4 fleurs, ses lampadaires, ses panneaux directionnels, ses écrans vidéo XXL et ses caméras de surveillance... Cela donne envie !

Il est tout de même incroyable que dans notre civilisation qui fait de la liberté une valeur cardinale, le plus grand nombre reste indifférent à vivre dans une télé-réalité permanente. C'est vrai que c'est sympa d'aller tirer de l'argent à la BNP, d'acheter ses croissants chez Chatelier ou son Figaro magazine sous l'œil inquisiteur de policiers baulois s'amusant du dernier Ralf Lauren du parisien en week-end, des bourelets disgracieux de la ménagère pornichétine de moins de 50 ans ou de la présence d'une nouvelle jolie blonde au bras d'un sémillant quinquagénaire peu discret.

Que sont les baby-boomers devenus ?

Le brillant philosophe Jacques Ellul évoque "la religiosité de la technique" pour expliquer cet engouement liberticide pour la vidéosurveillance. Cette nouvelle croyance dans le Dieu Focus n'est-elle pas l'expression des insuffisances d'une société vieillissante qui promeut le droit à la tranquillité plutôt que le droit à l'égalité ?

Ce n'est pas ici que nous défendrons les agissements de quelques petits cons qui à eux seuls parviennent à stigmatiser toute la jeunesse qui aime à se retrouver dans le quartier de la Gare. Par contre, il nous semble utile de mettre en perspective les excès généralement éthyliques d'une jeunesse privée de perspectives.

Dans une société où l'Etat sarkozyste injecte deux fois plus d'argent pour financer la défiscalisation du patrimoine des plus riches que pour construire des logements sociaux, où le coût des études explose sans plus garantir un emploi dans la vie active, où la fiscalité pèse plus sur les jeunes couples actifs que sur les retraités aisés, où l'accès au logement devient une chimère pour le plus grand nombre et où « l'autre » menacerait l'identité nationale d'un pays de plus en plus recroquevillé, comment s'étonner qu'une jeunesse sans avenir dépasse parfois les bornes ?

Dans une forme d'amnésie collective, les excès de la jeunesse, que toutes les générations occidentales vivant en temps de paix ont eu le plaisir de pratiquer, deviendraient pêché mortel. Oublié les bals populaires alcoolisés des années 50, les concerts no limit des années 60, les happenings contestataires et enfumés des années 70 ou la frénésie gin-vodka dans les discothèques des années 80.

S'enivrer au Margaux 1er cru avant de rentrer à la maison dans son 4x4 rutilant n'est-il pas aussi blâmable que de se binge drinker à la bière ou à la vodka-caramel ? Notre société vieillissante et individualiste ne supporte plus de voir dans le miroir de l'extraordinaire augmentation de son niveau de vie la face hideuse du modèle de civilisation qu'elle a enfanté : consumériste, matérialiste, individualiste et destructrice de la planète.


Dans 1984, le monde moderne technomaniaque engendrait la négation de l'amour et de la sensualité en prospérant sur une novlangue appauvrissant le langage pour hébéter le peuple et mieux le contrôler. "L'ignorance, c'est la force" scandait la Police de la Pensée. A Pornichet, comme en écho, l'ignorance et l'incompréhension des phénomènes sociaux semble tenir lieu de viatique politique mais espérons qu'une majorité de citoyens saura comme Winston, le héros d'Orwell, crier que "la liberté, c'est la liberté de dire que deux plus deux font quatre", n'en déplaise à Big Brother Belliot.

samedi 12 décembre 2009

Pointe antisociale

Dans la discrétion d'un Conseil d'Administration du Centre Communal d'Action Sociale (CCAS), la municipalité Belliot a décidé d'offrir à un promoteur 2.000 m² de foncier communal plutôt que de construire des logements sociaux. Un nouvel exemple de la ségrégation sociale voulue par Robert Belliot.

"Antisocial, tu perds ton sang froid" chantait Trust à l'aube des années 1980. Du côté de la très huppée Pointe du Bé, on va préférer un refrain belliotiste en diable du genre "antisocial nous sommes, antisocial nous restons".

Scandale immobilier et social

Par un coup de baguette magique, le Conseil d'Administration du CCAS, sous la coupe de la majorité belliotiste, offre un foncier de 2.000 m², propriété du CCAS, pour l'euro symbolique à la Ville de Pornichet. Ce terrain constructible, situé impasse Sainte-Anne, au cœur de la Pointe du Bé, accueillait les anciennes serres municipales et est aussitôt revendu par la commune. L'heureux bénéficiaire de ce mic-mac serait M. Dufret... explicitement nommé dans une délibération du CCAS.

Bizarrement, le CCAS, après s'être dépossédé de son propre foncier, a adopté une délibération autorisant ce promoteur à aménager le site. Étrange, car l'autorisation d'aménager est du ressort de la commune et en aucun cas du CCAS. Étrange que les informations sur les conditions de vente soient fournies aux membres du CCAS 3 jours après la réunion du Conseil d’Administration, donc 3 jours après le vote ! Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Histoire de bien faire comprendre leur volonté de faire du foncier des serres municipales un site pour les promoteurs immobiliers, Robert Belliot a décidé de faire passer une délibération en Conseil municipal. Bizarre, bizarre, cette fois-ci, l'identité de l'heureux bénéficiaire a disparu de la délibération officielle.

Étrange aussi, le fait qu'une conseillère municipale explique dans la discrétion du CCAS que ce terrain ne permettrait pas de faire de l'habitat groupé alors que la délibération présentée au conseil municipal du 10 décembre indique explicitement que "cette acquisition doit permettre de céder ce bien à une personne privée en vue de réaliser une opération de pavillons".

Par un jeu de passe-passe, Robert Belliot spolie le CCAS, personne publique de plein exercice, d'un foncier valorisable et détourne sciemment les finalités sociales de cet organisme en offrant le foncier à un promoteur et non à un bailleur social. Le message de Robert Belliot est clair : "avec moi pas de logement social mais du fric pour les promoteurs" !

Bizarre, toujours aussi bizarre, la manière dont cette vente s'est d'ailleurs déroulée. A notre connaissance, la cession de ce foncier de qualité n'a pas fait l'objet d'une large publicité comme la loi l'exige. Pourquoi ? Pour protéger les intérêts d'un promoteur ? Contre quelles contreparties ?

Politique de classe

Entre incompétence et conscience de classe, Robert Belliot multiplie, depuis 18 mois, les sales coups pour limiter au maximum la construction de logements à prix modérés sur la commune. Pour Social Killer, les 400 logements sociaux environ prévus contractuellement entre la Ville de Pornichet et la CARENE pour la période 2009-2014 constituent un chiffon rouge.

L' opératon du foncier des serres municipales est exemplaire. Ce site de 2.000 m² s'inscrit dans un tissu pavillonnaire dense, le plus dense de la commune du reste, héritage du modeste quartier des pêcheurs du Pornichet originel. La réalisation d'une opération de 8/10 logements individuels sous une forme groupée se serait parfaitement intégrée dans le tissu urbain existant, assurant à merveille une insertion dans le site si chère à l’adjoint à l’urbanisme quand il s’agit de refuser des permis de construire !

Mais, pour Robert Belliot, l'alpha et l'oméga reste le pavillon bien classique avec son terrain d'au moins 500 m² et surtout avec des propriétaires occupants et non des gueux de locataires sociaux. La Ville de Pornichet s'était, à coup de sacrifices, forgé des réserves foncières significatives qui, lâchées à bon escient dans le cadre d'une stratégie globale, auraient permis d'assurer la diversité sociale et générationnelle de la commune et de tous ses quartiers. Le Social Killer préfère brader à un promoteur du foncier en centre-ville plutôt que d'accueillir de jeunes familles.

Entre un Préfet qui, cas unique en Loire-Atlantique, refuse de signer un contrat d'objectif sur la production de logements sociaux avec la Ville de Pornichet devant l'absence de volonté des élus, et un commissaire-enquêteur du PLU qui est contraint de donner un avis négatif en soulignant l'incapacité du nouveau PLU à produire un volume significatif de logements sociaux (conformément à la loi) et à assurer un équilibre social et générationnel de la commune, le racisme social semble à l'œuvre à Pornichet, du moins aux yeux de l'État.

Symbole du double discours du Social Killer, l'opération dite sociale du Pouligou. Initialement prévue sous la forme d'une opération sociale d'une soixantaine de logements, Robert Belliot réduit la toile avec seulement une vingtaine de logements sociaux. Mais, tout à son inculture urbaine, il truffe son PLU de règles qui empêchent l'opérateur social choisi par ses soins, en l'occurrence Harmonie Habitat, de réaliser son opération.

Il est tout de même cocasse de voir ce bailleur social devoir expliquer dans le cahier de l'enquête publique du PLU que le règlement est entièrement à revoir car même sur le site du Pouligou, qui bénéficie d'un cadre plus souple qu'ailleurs, il lui est impossible d'équilibrer économiquement son opération, malgré l'aide de la CARENE et de l'État.


Peur du pauvre, peur de l'autre, immoralité dans la conduite des affaires communales, avantages offerts aux plus aisés, démagogie outrancière, dilapidation du foncier et des ressources communales, embrouilles en tous genres, le mandat municipal de Robert Belliot n'est plus le long chemin de roses qu'il espérait voir se dérouler sous ses pieds, souhaitons même que ce scandale immobilier et social le conduira à Canossa.

lundi 7 décembre 2009

Noir, impairs et manques !

Pornichet n'aura bientôt plus de casino. Incapable de se hisser à la hauteur des enjeux, le maire de Pornichet ne parvient pas à définir une stratégie pour conserver le premier employeur privé de la commune et son premier contribuable. Le compte-à-rebours final (?) est déclenché, pour le plus grand plaisir de La Baule.

Qu'il est loin le temps où le casino pornichétin damait le pion de son concurrent baulois. Depuis deux ans, l'établissement de jeux du boulevard des Océanides voit ses indicateurs virer au rouge. Recul des entrées, recul du produit brut des jeux, recul de la rentabilité. Dans cette économie singulière, l'innovation est vitale mais les atermoiements du maire de Pornichet empêchent toute stratégie de développement au grand dam des salariés et des contribuables.

Roulette russe

Noir, comme semble l'être l'avenir du casino pornichétin avec un maire incapable de percevoir le danger d'une rétrogradation voire d'une disparition de l'historique établissement du remblai. Entre une campagne électorale poujadiste, des volte-faces incessantes durant l'été 2008 et une incapacité à comprendre les tenants et aboutissants de l'économie casinotière, le maire de Pornichet semble inapte à définir une stratégie communale pour cet équipement majeur.

Impairs, comme les erreurs que multiplient Sa Suffisance, empourprée d'un égotisme pathologique. Robert Belliot observe sans réagir les recettes fiscales de la commune s'effondrer de 600.000 € en 2009 en raison des difficultés du casino (source : casinoweb). Comment oublier que les taxes versées par le casino à la mairie dépassent l'autofinancement dégagé par le budget communal. Sans les taxes du casino, le contribuable devra accepter environ 20% d'augmentation des impôts locaux pour maintenir les ressources de la commune. Face à un tel contexte, nombre de municipalités prépareraient une stratégie de renouveau de leur casino... pas Pornichet.

Sa Suffisance, interrogée par l'opposition en séance du conseil municipal, début novembre, sur sa vision stratégique du devenir du casino, a une nouvelle balbutiée des formules dilatoires sans cacher l'incurie de sa réflexion.

Bouger pour ne pas mourir

Légalisation du jeu en ligne, investissement massif des opérateurs de jeux sur le Web, recul de l'activité des casinos "en dur", fragilité financière des principaux opérateurs sur le marché français... le secteur, après 15 ans de croissance annuelle souvent à deux chiffres, est confronté à sa première crise de croissance. Le groupe Partouche, propriétaire du casino de Pornichet, un casino récemment encore dans le top 20 français, a signé, fin octobre, avec un pool bancaire, un rééchelonnement de sa dette comportant une clause sibylline précisant que le groupe devra engager "un processus de cession d'actifs", en clair vendre les bijoux de famille.

Le 8 octobre dernier, sur les ondes d'Europe 1, Patrick Partouche, le PDG du groupe propriétaire du casino de Pornichet expliquait sa vision stratégique de l'activité des casinos cette prochaine décennie.

Il soulignait que "les gros casinos qui ont une offre d'animation, une offre de spectacles, une offre de restauration, qui sont des lieux de divertissement pour adultes, marchent, ils subissent la crise mais ont une cohérence, une légitimité. Par contre je suis très pessimiste pour les petits casinos qui n'ont de seule existence que les machines à sous. Pourquoi y aller ?" s'est-il demandé en conclusion.

Cession d'actifs, limitation de la capacité d'investissements, fragilité financière du Groupe Partouche d'ici 2015, priorité donné aux casinos en ligne et baisse, depuis plus de 2 ans, des résultats du Casino de Pornichet, la situation est inquiétante pour notre commune et son casino, incapable de trouver un nouveau souffle dans un site très contraint.

Le projet Hippocampe avait pris en compte l'absolue nécessité de permettre l'émergence d'un casino de nouvelle génération pour Pornichet. Sa Suffisance a, d'un revers de main, balayé cette solution préférant des jardins dormants à des salariés bien vivants. Il n'est pas encore trop tard.

Le contrat liant la Ville de Pornichet à son casino expire en 2015. 4 ans sont nécessaires pour lancer un nouveau marché incluant la construction à la charge du casinotier d'un nouvel établissement. Vu l'absence de compréhension des enjeux par le maire de Pornichet, le temps est maintenant compté. Le plus difficile sera à présent de trouver un site d'implantation pour un établissement de jeux et de loisirs de nouvelle génération. Le PLU, qui vient d'essuyer un avis défavorable du commissaire-enquêteur, avait pris soin de bloquer les rares sites potentiellement pertinents. Espérons que la nouvelle version que Robert Belliot devra écrire de gré ou de force proposera une vision plus intelligente.

Désintérêt de l'activité du casino, incompréhension des fondamentaux de l'économie du jeu, populisme... tout est réuni pour que Robert Belliot soit le fossoyeur du casino. Comment expliquer ce désintérêt ? Manque de courage politique après avoir avec légèreté promis durant la campagne électorale que le casino ne changerait pas de site ? Probablement. Incompétence face à un secteur économique complexe ? Surement. Deal avec La Baule pour faire du casino Barrière le seul établissement de la baie ? Peut-être.