samedi 28 novembre 2009

Lex, mensonge et démago

Déposé le 21 octobre 2009 par le commissaire-enquêteur, le rapport défavorable à l'adoption du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Pornichet n'est toujours pas disponible en mairie. Plus grave encore, des élus d'opposition, n'ont pas eu le droit de photocopier les 4 pages de conclusions. L'état de droit n'a plus court à Pornichet. Robert Belliot semble avoir perdu toute mesure. Il faut dire que le contenu du rapport du commissaire jette crument la lumière sur les pratiques inacceptables et les convictions réactionnaires du monarque pornichétin.

Si le Poulpe n'a pas non plus accès à ce document qui se doit pourtant d'être en libre accès en mairie de Pornichet, les lois de la République lui permettent en Préfecture de découvrir ce que le maire et ses sbires cherchent à cacher.

Erreurs et imprécisions

Durant sa campagne électorale démagogissime, Robert Belliot s'est joyeusement affranchi des lois et règlements de la République. Avec lui, fini les insupportables délais administratifs, fini les études longues, fini la réflexion. On allait voir ce que l'on allait voir. On voit...

Dès qu'il s'agit de placer son action municipale dans le respect des lois républicaines, Sa Suffisance peine à cacher ses insuffisances. Alerté par les multiples expressions publiques sur le caractère navrant du PLU alors en chantier, Robert Belliot a cherché à se couvrir derrière l'aura préfectorale en faisant adouber son PLU par un Préfet de passage, lors d'une visite-éclair, en mairie de Pornichet, le 17 avril dernier. La communication municipale a mis en exergue le satisfecit soi-disant accordé par le Préfet. L'avis contraire rendu par le commissaire-enquêteur rend encore plus savoureuse la tentative du très UMP Préfet Hagelsteen de sauver le soldat Belliot. Dura lex sed lex.

Le commissaire-enquêteur, nommé par l'Etat, écrit dans ses conclusions que "les documents présentés au public contenaient de nombreuses erreurs et imprécisions". Il enfonce le clou en expliquant que "les incidences probables du projet de PLU sur la zone Natura 2000 n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale", ce qui est pourtant un exercice obligé connu. Ces deux phrases parmi beaucoup d'autres illustrent la légèreté avec laquelle le pathétique duo Belliot / Goût a abordé ce dossier.

Copie à revoir complètement

Avant d'émettre un avis défavorable au PLU de Pornichet, ce qui reste une décision exceptionnelle (un cas par décennie et par département en moyenne), le représentant de l'Etat a souligné des points dérangeants pour des élus qui passent leur temps à donner des leçons de protection de l'environnement.

Pour les projets prévus autour d'Intermarché, notamment sur du foncier appartenant à des proches du maire, il est indiqué que "ces projets d’urbanisation [...] ne sont pas assortis de prescriptions suffisantes pour éviter d’aggraver la situation des secteurs périphériques au regard des inondations". Dans la même veine, le commissaire-enquêteur précise que "la résorption des inondations n’est pas assurée avec des garanties suffisantes", avant de conclure que "la protection de l’environnement et notamment des espaces boisés et des zones humides sont insuffisantes lorsqu’il s’agit de réaliser des équipements collectifs".

Évidemment, côté développement durable, la charge est encore plus sévère. La synthèse du rapport indique que "les contraintes architecturales sont paralysantes tant en termes de créativité qu’en ce qui concerne l’amélioration de l’habitat notamment pour en améliorer l’isolation thermique". Tout à sa désuète folie pavillonnaire, Sa Suffisance se fait sèchement épinglée : "la densification, la production de logements sociaux et la mixité urbaine font l’objet de prescriptions nettement plus limitatives qu’incitatives".

Comme pour bien se faire comprendre d'une municipalité visiblement sourde à toutes les remarques, le commissaire-enquêteur conclut son propos en soulignant "que le projet du PLU donne une importance excessive à la protection de l’environnement des actuels résidents au détriment du renouvellement de la population" et que malgré les réserves foncières accumulées cette dernière décennie, "le déficit des logements sociaux ne sera pas efficacement résorbé faute de projets d’opérations publiques identifiées". En clair, Monsieur le Maire, cessez votre démagogie électoraliste !

Pressentant probablement que Robert Belliot n'hésiterait pas à mentir effrontément pour défendre son PLU, le commissaire-enquêteur a pris soin de préciser que son avis, contrairement aux allégations de Sa Suffisance, prenait bien en compte "le mémoire en réponse aux avis des Personnes Publiques Associées" mais que "les réponses demeurent des intentions » et rien d'autre".

Dans la presse locale, Robert Belliot a diffamé le commissaire-enquêteur et sciemment menti sur sa gestion du dossier. Il faut dire que deux semaines après avoir désigné à la vindicte populaire les blogs, et principalement celui du Poulpe, Sa Suffisance a du mal à accepter que nos analyses poulpiennes (6 et 10 novembre 2008, 19 janvier, 4 mai, 22 juin et 25 juillet 2009), partagées du reste par nombre de concitoyens lors de l'enquête publique et par les élus d'opposition à diverses occasions, trouvent un large écho dans le rapport du représentant de l'Etat. Eh, Robert, les tentacules du Poulpe, çà chatouille ou çà grattouille ?


mardi 24 novembre 2009

Touché et bientôt coulé

Le commissaire-enquêteur désigné par l'Etat pour analyser, dans le cadre de l'enquête publique, le PLU de Pornichet vient de délivrer un avis défavorable. Cette décision rarissime illustre les extrêmes réserves émises par les oppositions à Robert Belliot.

Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui en mairie, Robert Belliot a caricaturé son sobriquet. En effet, Sa Suffisance a stigmatisé le commissaire-enquêteur en considérant qu'il "n'était pas impartial" et qu'il répondrait même à des commandes politiques. De qui ?

Hors micro, Sa Suffisance a indiqué que cette enquête publique n'avait aucun intérêt. Pire encore, il a visiblement décidé de passer en force en annonçant vouloir faire adopter par sa majorité servile, lors du prochain Conseil municipal, le PLU en l'état.

Si tel était le cas, les forces vives de la commune auront la responsabilité, si l'Etat ne jouait pas pleinement son rôle de censeur, de saisir le tribunal administratif. Si l'ultra-droitière Prosimar avait en vain attaqué le PLU Lambert / Allaire, nul doute que d'autres associations locales auront à coeur de mettre à bas l'inique PLU fomenté par la doublette Belliot / Gout.

Des informations plus complètes prochainement sur http://pornichetlepoulpe.blogspot.com/

samedi 21 novembre 2009

Super Belliot

Bien aidé par la complexité du projet Hippocampe et le double jeu de Patricia Gallerneau, Robert Belliot est entré par surprise à la mairie de Pornichet. Apolitique (donc de droite), il a rapidement fait allégeance à l'UMP au point de proposer ses services à la droite nazairienne et de politiser à outrance l'administration municipale.

Mieux que Super Dupont voilà Super Belliot. La droite nazairienne, qui ne parvient pas à se remettre de la disparition de son mentor des années 80/90, Étienne Garnier, semble percevoir notre ineffable maire de Pornichet en sauveur. Seul problème, mais de taille, Robert Belliot ne représente que lui-même. Difficile à accepter pour Sa Suffisance.

Un nouveau malheur

Divisée, atomisée, inaudible... la droite nazairienne aurait pu servir de modèle à la fameuse citation de Guy Mollet sur "la droite la plus bête du monde", mais, un malheur n'arrivant jamais seul, elle se cherche en Robert Belliot un super héros. Voilà une mission taillée à la mesure de Sa Suffisance, mettre à bas 80 ans de socialisme municipal !

Seul problème pour le Super Dupont des bacs à sable, il est le super héros de courageux putschistes, qui ont profité d'une hospitalisation de leur leader local pour tenter de s'émanciper. Quelle élégance !

Avec Saint-Nazaire, Robert Belliot tente de prendre l'UMP de vitesse comme il l'a fait (avec réussite notons-le) à Pornichet, en 2008. Vexé comme un pou de ne pas figurer dans la short list UMP des régionales, Sa Suffisance a décidé de provoquer diverses démangeaisons chez les hobereaux du pari sarkozyste. Et, comme le ridicule ne le tue pas, il n'hésite pas à faire don de sa personne à la cause. Avec des trémolos gaulliens dans la voix, il indique être "disponible pour aider la droite nazairienne à devenir une vraie opposition sur l'agglomération" au point de vouloir "proposer une alternance sérieuse à la gauche".

Inutile de préciser que la gauche nazairienne est depuis percluse d'angoisse. Les prestations pitoyables de Robert Belliot en Conseil communautaire et son absence continue des diverses commissions de la Carene contribuent incontestablement à terroriser les leaders nazairiens.

Doté d'un estomac à tout épreuve, Sa Suffisance a eu l'outrecuidance d'attaquer la mairie socialiste de Saint-Nazaire sur le thème d'une mauvaise gestion des deniers publics, exigeant même "de la transparence". On croit rêver. Depuis 18 mois, les finances communales pornichétines vont à vau-l'eau, des dépenses clientélistes ou pharaoniques sont engagées sans aucune prospective financière et lorsque l'opposition daigne exiger un plan de financement de l'opération pompes / hippodrome / parc paysager, le maire fait lire une réponse sans un chiffre si ce n'est celui d'augmenter l'ardoise paysagère de 36%.

L'étrange Monsieur Cressot

Sur les photos de presse présentant ces putschistes de salon, il est intéressant de noter la forte présence pornichétine, indispensable pour faire nombre. Que des élus figurent sur ce type de cliché, rien que de très normal. Par contre, que le directeur de cabinet du maire de Pornichet et le Directeur général des services (DGS) s'y affichent également est beaucoup plus troublant. Ces deux personnages sont payés par les Pornichétins pour servir la commune de Pornichet, pas les intérêts d'un groupuscule de l'UMP nazairienne.

Le fait que toute honte bue, le chef des fonctionnaires de la mairie de Pornichet s'affiche dans une conférence de presse militante de l'UMP constitue une étrange vision du devoir de neutralité. De mémoire de Pornichétins, personne n'a le souvenir de voir le patron des municipaux s'afficher ostensiblement dans une réunion politique aux côtés de son maire.

Perfidement, certains spécialistes de la droite locale expliquent que l'arrivée de l'étrange Monsieur Cressot à la mairie de Pornichet répond à la volonté de l'UMP de mettre sous tutelle Robert Belliot, dont l'écho des coupables légèretés a largement dépassé le cadre communal. Si ces rumeurs sont naturellement difficiles à vérifier, il est impossible de nier que le nouveau Directeur général des services présent un profil très politique pour un cadre supérieur de la fonction publique.

Une simple visite sur le Net permet d'entrevoir la nature exacte de ce beau parleur. Un article du quotidien l'Union ironiquement titré "Didier Cressot, un directeur au-dessus de tout soupçon" décrit un haut fonctionnaire se mélant directement des affaires de l'UMP de Vitry-le-François, commune de la Marne pour laquelle il travaillait. Il n'avait pas craint de décerner publiquement bons et mauvais points à ses propres élus et – à en croire l'article de presse – de tirer les ficelles en vue des élections municipales de 2008. Ce Monsieur Cressot a décidément une étrange vision de la neutralité républicaine des fonctionnaires et donne le sentiment d'être particulièrement au fait des méandreuses arcanes de l'UMP.

Plus intrigant encore, sa carrière, au début des années 2000, conduisit Didier Cressot, à Asnières (Hauts-de-Seine), au poste de Directeur du Service de la Culture et des Relations Publiques. Il travailla auprès du sulfureux Manuel Aeschlimann, proche de notre Cher Président, fondateur du Rassemblement national des élus locaux pour la sécurité, spécialiste des questions électorales à l'UMP au point d'avoir enseigné à Sciences-Po la stratégie électorale et empêtré dans d'inextricables démêlés judiciaires.

A la même période, Didier Cressot semble faire preuve d'une étonnante confusion des genres. En effet, le fonctionnaire se mue durant l'été 2002 en directeur de campagne d'un jeune loup de l'UMP locale, Cyrille Dechenoix, adjoint d'Aeschlimann. La présence du nom de Didier Cressot (en têtière du site Internet) est assez étonnante et laisse à penser que celui qui est aujourd'hui à la tête des fonctionnaires pornichétins (sauf improbable confusion homonymique) n'est pas un perdreau de l'année. Cette impression est étayée par le site de son candidat de l'époque, Cyrille Dechenoix, qui ne masque rien de sa proximité avec la garde rapprochée de Sarkozy au point de déclamer son amour pour l'étudiant en droit le plus connu de France... Jean Sarkozy.

Un maire qui se découvre une ambition pour Saint-Nazaire, un Directeur Général des Services qui aime è tirer les ficelles d'écheveaux politiques, une UMP qui cherche à contrôler un maire qui effraie bien du monde par son amateurisme, cela fait beaucoup. Si, pour reprendre les termes prêtés à Electre "tout est confusion dans la nature humaine", Pornichet semble en passe de devenir le parangon de l'embrouillamini, le tout avec l'argent des contribuables.

samedi 14 novembre 2009

Virement de port

Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis et chacun sait (?) que le maire de Pornichet n'est pas un idiot. La preuve, en une semaine, il a changé de position sur le devenir du port d'échouage au point de recruter un chargé de mission UMP pour préparer une société d'exploitation du port. Un revirement TOTALement étonnant!

A Pornichet, depuis plus de 18 mois, les boussoles sont devenues folles et n'indiquent plus aucun cap, incapables qu'elles sont de suivre un capitaine pour le moins désorienté. Robert Belliot n'a eu de cesse de vilipender jusqu'à la plus outrance des caricatures le projet de port à seuil et de base nautique muri par l'équipe Lambert. Et aujourd'hui, il semble découvrir un destin pour le port d'échouage.

La révélation est au fond de la vase

Vivement incité (euphémisme) par les Robins des Bois, Robert Belliot a récemment remis les pieds sur le port d'échouage sous l'œil goguenard de caméras TV. S'il a cherché à masquer ses lâches reniements à l'égard de Total en chargeant plus que de raison la municipalité précédente, il semble avoir trouvé dans l'épaisseur de la vase du port d'échouage un projet pour cet équipement municipal.

Il y a quelques semaines, il expédiait au front de l'association de gestion du port d'échouage son John Locke des bas fonds, Hervé Bossy, pour expliquer aux bénévoles gestionnaires du port d'échouage le faible intérêt que la municipalité y portait. "Il y a une minorité de Pornichétins dans ce port, alors pourquoi mettre de l'argent communal ?" expliquait le duo Bossy / Belliot oubliant évidemment le tombereau d'argent pornichétin versé par Sa Suffisance, à l'aérodrome de La Baule mais aussi la vocation encore touristique de Pornichet.

Plus fort encore, le maire de Pornichet inventait une variante locale "des poules auront des dents" en promettant un dévasage du port dès qu'un accord sera trouvé avec Total. Sa Suffisance faisait semblant d'oublier qu'elle avait signé de sa blanche main une transaction avec le pollueur Erikesque précisant que les 500.000 € octroyés à la commune avait valeur d'indemnisation de "l'intégralité des dommages et préjudices de toutes natures causées à la Ville de Pornichet par le naufrage de l'Erika". Si Total devait revenir du coté du port d'échouage, équipement propriété de la Ville de Pornichet et donc couvert par la dite transaction, ce serait a minima et juste pour présenter un profil d'entreprise citoyenne.

Confronté à des finances communales fragilisées par son délirant projet d'hippodrome / parc paysager, Robert Belliot cherche à jouer la montre pour ne pas devoir payer le dévasage du port d'échouage contrairement aux termes de la Délégation de Service Public qui régit, à son initiative, depuis fin 2008, les relations entre la Ville de Pornichet et l'association de gestion du port d'échouage. Sur son Scrabble pour débutants, Sa Suffisance a retenu trois lettres S, E, M, comme Société d'Economie Mixte, nouveau viatique belliotiste pour faire lanterner les usagers du port d'échouage et préparer le débarquement sans ménagement du président du port d'échouage, qu'est Yves Thomère, ancien adjoint de Jacques Lambert.

Robert Belliot ne semble pas connaître les exigences d'exploitation d'une Société d'Economie Mixte, qui ne saurait être un puits sans fond appelant la Ville de Pornichet a combler chaque année un déficit structurel. Comment parvenir à un meilleur résultat d'exploitation qu'avec l'actuelle association du port d'échouage sachant que les charges seront supérieures à celles actuelles (et oui les bénévoles cela aide à faire des économies) dans un contexte d'un nombre de places au mieux constant ? Naturellement, il existe une solution : celle d'augmenter fortement les tarifs pratiqués. A moins que Sa Suffisance, dans une volte-face dont il a le secret, ne se mette à développer un ambitieux projet pour le port d'échouage, mais avec quel argent ?

Sirènes achetables

Jamais regardant pour la dépense avec l'argent des Pornichétins, Sa Suffisance vient de décider l'embauche, effective depuis le lundi 9 novembre, d'un chargé de mission pour étudier les conditions de mise en œuvre d'une Société d'Economie Mixte (SEM) de gestion du port. Le hasard faisant bien les choses, le "missionnaire" est un affidé de l'UMP (Nouveau Centre) doublé d'un président de l'association des Sirènes du Patrimoine.

Sa Suffisance fait d'une pierre deux coups. Il musèle une droite pornichétine de plus en plus frondeuse devant l'incurie municipale. Et, il rend atone une association qui avait déposé 40 pages d'un sévère et étayé réquisitoire auprès du commissaire enquêteur du PLU, et s'apprêtait à attaquer sévèrement l'enquête publique conduite pour les travaux hydrauliques de l'hippodrome. Les Hauts-de-Seine nous ont offert récemment un épisode d'un feuilleton intitulé "petites affaires en famille"", voilà que Pornichet joue un remake version "petites affaires au sein de la famille UMP".

La présence surprise, dès cette semaine, de ce nouveau chargé de mission au sein du Comité de Direction de la Ville de Pornichet, laisse penser à plusieurs élus pornichétins que celui-ci pourrait non seulement devenir le futur directeur de la Société de gestion du port d'échouage mais aussi l'œil autorisé de l'UMP dans les services municipaux.

Première victime de ce missionnaire très particulier, l'ineffable Bossy, dont la haute personnalité prendrait ombrage de voir ce personnage rattaché uniquement à la déjà légendaire doublette Belliot (maire) / Cressot (directeur des services). Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, certains de ses peu charitables compagnons de la majorité municipale rient sous cape de voir le grand homme, tel un Diafoirus à chiwawas, subir le centralisme peu démocratique de Sa Suffisance.


Marin de pét(r)ole, Robert Belliot ne sait plus à quel GPS se vouer pour donner un cap au paquebot municipal. Après avoir décidé que Pornichet se devait d'avoir un parc paysager de la surface du parisien Jardin du Luxembourg, Sa Suffisance vient de redécouvrir le littoral pornichétin. Mais, à préférer la Cigale à la Fourmi, il se trouva fort dépourvu quand la vase fut venue...

samedi 7 novembre 2009

Balkanysation des esprits

Il a craqué ! Lors du dernier Conseil municipal, Robert Belliot, le maire de Pornichet, a stigmatisé les divers blogs qui s'intéressent à la commune. Plus fort, il les considère comme des facteurs de violence et fait un nauséeux amalgame entre la liberté d'expression et d'imbéciles dégradations perpétrées en divers lieux de Pornichet.

Mal à l'aise dans la joute oratoire, en difficulté dès que l'opposition lui pose des questions... Robert Belliot excelle par contre dans l'art du monologue. Il en a fait sa marque de fabrique. Surjouant la vierge outragée, le locataire de l'Hôtel de Ville a soumis l'auditoire du dernier Conseil municipal à une déclaration "solennelle" (c'est lui qui le dit...).

Censurons Internet

Revenant sur de regrettables incivilités qui ont émaillé Pornichet le week-end dernier, Robert Belliot n'a pas hésité à faire des blogs citoyens les inspirateurs de ces délits. Il n'a pas craint de déclarer que les dégradations "concordent avec un certain nombre de propos incitant à la haine et à la violence que l'on peut lire de plus en plus sur de nombreux blogs". Il a même eu l'outrecuidance de considérer que les blogs d'opinion "incitent à la haine et à la violence des individus pouvant se croire autorisés à [...] s'en prendre physiquement aux personnes".

Droit dans ses bottes, Sa Suffisance ne supporte visiblement pas les espaces de liberté qui mettent le doigt sur l'incroyable irresponsabilité du maire et de ses acolytes. Il préfère, comme l'a dit le toujours raffiné Bachelier, en fin de Conseil municipal, "la bonne presse" qui se contenterait sans doute de reprendre les bêtifiants communiqués mitraillés quotidiennement par ses attachées de presse. Il condamne par avance les auteurs de blog en indiquant que "dans le cas de faits plus graves (que ces dégradations), la responsabilité des auteurs sera mise en cause". On appelle cela soit une menace, soit du chantage !

Visiblement Robert Belliot préfèrerait museler Internet plutôt que de s'interroger sur ses insuffisances. L'association Reporters Sans Frontières publie régulièrement une liste des "pays ennemis d'Internet". On attend avec impatience, la liste des communes qui rejoindraient ce club très sélect. Robert Belliot pourrait ainsi côtoyer le très démocratique président chinois Hu Jintao, le liberticide Fidel Castro, le très stalinien président nord-coréen, Kim Jung Ill ou l'ultra-fondamentaliste président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Charmantes compagnies n'est-il pas ?

Avant de grimper sur ses ergots de coq de barbarie, le premier édile pornichétin aurait mieux fait de réfléchir un tant soit peu. Il se serait épargné le ridicule d'exprimer en Conseil municipal une position contraire à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée en 1948 par les Nations Unies. Celle-ci, dans son article 19, stipule que "tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, [...], les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit".

Contre-pouvoir citoyen

Sa Suffisance trouve probablement normal de chercher à intervenir auprès des rédactions de la presse locale pour influer sur des papiers comme il l'a fait lors du Xème anniversaire de la Médiathèque. Sa Suffisance trouve probablement normal le fait que Julien Gracq ait failli passer aux oubliettes de l'histoire locale, toujours lors de l'anniversaire de la Médiathèque, sans doute pour avoir commis l'inexcusable faute de goût d'avoir été membre du PCF dans sa jeunesse durant l'entre-deux-guerres.

Jour après jour, ce qui était une galéjade est en train de devenir une tragique bouffonnerie. Semaine après semaine le municipe Belliot discrédite Pornichet, dilapide les deniers publics et bafoue l'esprit républicain.

Comment faire comprendre à des citoyens qu'un maire dégaine des caméras vidéos pour piéger de jeunes fêtards au nom de l'ordre public mais viole en tout impunité les lois de la République en lançant d'importants travaux sans respecter les procédures liées notamment à la protection de l'environnement ? Comment faire comprendre à des citoyens qu'un maire peut en toute impunité s'asseoir sur le code des marchés publics pour engager des travaux paysagers à l'hippodrome en dépassant quelques semaines plus tard l'enveloppe financière annoncée de 36% ?

Évidemment, Sa Suffisance serait bien tranquille si personne ne dénonçait le double langage permanent d'un édile dépassé et sa propension quasi maladive à dépenser à tout-va l'argent public. Pornichet n'est pas (encore ?) Levallois-Perret et Robert Belliot n'est pas encore Patrick Balkany. Il peut bien sonner le tocsin, l'esprit citoyen local résistera et ne se pliera pas aux rodomontades d'un matador de vachettes.

Dans une société atomisée, individualiste, financiarisée, dépolitisée, il est heureux que des citoyens relèvent la tête et exercent un salutaire esprit critique. Il est vital que la causticité, le mauvais esprit, la provocation demeure un mode d'expression, n'en déplaise à quelques féodaux grincheux qui embastionnés dans leur donjon de certitudes ne supportent plus les modestes contre-pouvoirs qui distribuent des coups de bélier contre la muraille de la puissance municipale.

Pornichet le Poulpe est depuis son origine un blog citoyen riche d'une diversité de contributeurs et de rédacteurs. Il a déjà fait l'objet de l'opprobre municipale mais ne dévie pas de son objectif initial, celui de "fouiller dans les failles et désordres de Pornichet, de sa mairie et de sa vie associative". N'en déplaise à Sa Suffisance, le ton du Poulpe restera irrévérencieux et provocateur, sa rubrique commentaires modérée mais pas aseptisée, ses informations fiables et ses analyses étayées. Au Poulpe, nous avons fait le serment de cesser de faire chanter le clavier... le jour où l'équipe Belliot n'offrira plus matière à nous insurger, mais nous craignons de devoir écrire longtemps, longtemps, très longtemps...