mercredi 27 avril 2011

Sem stérile


Nouveau mantra de la pensée (?) belliotiste, Pornichet a sa nouvelle Sem, comprendre Société d'Économie Mixte. Ce nouvel outil para-municipal a vocation à assurer une exploitation rentable du nouvel hippodrome. On peut toujours y croire...

Pornichet Événements a été porté sur les fonds baptismaux lors de la dernière séance du Conseil municipal. Cette Société d'Économie Mixte Locale (SEML) a pour mission, parmi un objet social attrape-tout, d'assurer l'exploitation de l'hippodrome et du parc paysager.

Sem obscure

Constitué pour 99 ans, cette société a la commune de Pornichet comme principal actionnaire. Pour faire le nombre, 7 actionnaires minimum sont nécessaires, quelques actions ont été distribuées au Crédit Mutuel (qui fera son beurre sur les emprunts et autres lignes de trésorerie), à la toujours très compréhensive Saur qui via ses filiales locales vit très correctement de marchés publics pornichétins (propreté publique et entretien des plages notamment), à la société des courses, trop contente de se voir offrir par le contribuable un équipement flambant neuf pour refuser d'acheter quelques petites actions, et les sieurs Roux, Théaud et Meunon, inconnus du plus grand nombre et venus faire le nombre, en contre-partie de quoi ?

Cette Sem est visiblement mal née. Annoncée urbi et orbi par Robert Belliot, elle peine visiblement à constituer un tour de table sur la base d'un projet d'entreprise crédible puisque seules deux entreprises proches (voire très proches) de l'équipe Belliot ont daigné mettre réellement quelques sous (40 K€) dans cette affaire. Les mauvaises langues noteront que les deux grandes entreprises actionnaires ont, pour l'une, Robert Belliot comme administrateur de la caisse locale, pour l'autre le conseiller municipal UMP Frédéric Trichet comme ancien (?) cadre dirigeant.

L'absence d'un business plan crédible (celui présenté au dernier Conseil Municipal aurait valu à un étudiant en première année d'École de Commerce un zéro pointé) rend pour le moins aléatoire la moindre rentabilité de cette société para-municipale. Dès sa première année d'exercice, elle aura déjà englouti 320.000 € du budget communal comme le précise la délibération n°1 du dernier Conseil municipal.

Faute d'avoir anticipé les opérations, cette société, dont l'essentiel des recettes et la quasi exclusivité des marges proviendront de la commercialisation des espaces bâtis ou non de l'hippodrome, n'existe commercialement toujours pas. Inexistante sur le Net, absente des annuaires professionnels dédiés à la commercialisation d'espaces de réception et même des Pages Jaunes, le chiffre d'affaires 2011 va être maigrelet.

Comme pour d'autres dossiers (serres, PUP du Parc d'Armor, modification du PLU sur le site de la station Shell...) marqués du sceau de la plus totale opacité, Robert Belliot aime la discrétion et régler ses affaires entre amis. Probablement convaincu que la démocratie a ses limites, surtout avec une opposition qui a l'outrecuidance de vouloir s'intéresser à l'état réel des finances de la commune, Robert Belliot et ses élus godillots ont voté en bloc le refus d'accorder une petite place d'administrateur à un représentant de l'opposition. Il y a donc déjà tant de choses à cacher ?

Sem artificielle

A moyen et long terme, cette Sem présente tous les attributs d'un gouffre financier pour la commune. Entre un cœur de métier, la location d'espaces de réception, qui répond à un business model bien éloigné de ce que Pornichet Événements sera en capacité de produire, et l'exploitation d'un parc paysager dépourvu de toute recette, on peut d'ores et déjà prédire que l'argent public communal va couler à flot pour éviter année après année le naufrage de cette société structurellement déficitaire (cf la limpide démonstration sur le blog de Pornichet à Vivre).

Symbole de l'extrême difficulté pour l'équipe Belliot d'équilibrer cette SEM, le fait que l'essentiel des fonctions (direction, communication, comptabilité...) sera exercé par des fonctionnaires municipaux. Confirmée en commission des finances de la commune, cette manière de faire n'augure rien de bon et rappelle un précédent douloureux pour les finances communales : la Sempo.

Cette SEM, voulue par Jean-Claude Empereur, au début des années 1990, dans le cadre du projet immobilier des Océanes, commercialisait (ou essayait) les espaces de réunion des Océanes. Avant l'arrivée de la municipalité Lambert, divers cadres territoriaux de la mairie bricolaient dans cette Sem sans disposer nécessairement des compétences requises. Depuis, elle a vu son champ d'activité réduit à la simple location... à la Ville de Pornichet, d'espaces de réunion sur le port de plaisance, et ne dispose plus de personnel. Parallèlement, l'équipe Lambert a apuré les comptes, qui aux pires moments, consommait près d'un million de francs de l'époque du budget communal. Cette SEM, aujourd'hui saine mais dépourvue d'activités, aurait pu à tout le moins servir de berceau au projet de nouvelle SEM. Mais visiblement, Robert Belliot préfère les usines à gaz...

Preuve du dramatique bricolage à l'œuvre, même les panneaux photovoltaïques, qui n'étaient qu'un cache-sexe environnemental, tendent à devenir un cache-sexe financier. Avec l'expression approximative qui le caractérise, le récent perdant des cantonales, Robert Belliot, a tenté d'expliquer l'apport pour la Sem de cette centrale solaire.

Mais, en décembre dernier, au détour d'une discussion budgétaire, Robert Belliot indique que la Ville va financer la pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de la tribune de l'hippodrome et qu'elle vendra ces panneaux pour 1 M€ à la future Sem. Sans doute pour tenter d'équilibrer facticement le budget communal, le même Belliot fait voter par sa majorité une cession d'un montant de 1,5 M€, deux mois plus tard, comprenne qui pourra. Évidemment cela change sérieusement la rentabilité putative de l'opération. Et, comme l'ami Sarkozy gèle les implantations de ces équipements pour mieux réduire leur rendement financier, difficile de croire que la Sem tirera, même à long terme, une grosse rentabilité de cette opération. Décidément, rien ne va dans ce dossier.

Opacité, absence de vision stratégique, externalisation de la dette communale, bombe à retardement financière, absence de business plan solide... Pornichet Événements part lourdement lesté des incompétences de l'équipe Belliot. Malheureusement, une fois encore, ce sera aux Pornichétins de régler la note.

7 commentaires:

ASSEZ a dit…

Comment vont-ils distinguer l'exploitation du parc paysager ?
Le personnel municipal, qui ne manquera pas d'entretenir ce parc , devra-t-il être refacturé à la SEM ?

Quelles solutions pour une équipe prochaine à sortir de cette SEM sans qu'il en coûte trop pour les Pornichétins? La question des panneaux photo-voltaïques ne va pas être sans poser de problème.


L' hippodrome pourrait-il à nouveau devenir inter-communal avec La Baule ? Et comme ceux de la région Parisienne, être utilisé à d'autres seules fins que des courses ?

Et dire qu'il va nous falloir encore le supporter 2,5 ans !

Pas Cap! a dit…

Un nom, un nom, vous en avez trop dit!
Et puis ce serait amusant de prendre des paris.

montoutpetitami a dit…

un nom!!!un nom!!!!
cela dit,ça n'etonne plus personne!!!!

hymka a dit…

L'anonyme devrait s'occuper de son orifice excrétoire et se prépare une bien bonne surprise.
Sous-entendre que la loi sur les marchés publics a été bafouée est diffamatoire.
Laisser publier un tel sous entendu aussi.
Où est le modérateur de ce site?

Pornichet le Poulpe a dit…

Pas mal de soucis ces derniers temps avec Google-Blogger et plusieurs commentaires ont disparu.

Pour faire court, l'essentiel portait non sur la SEM mais sur le mail d'un lecteur qui annonçait de source (auditive) sûre que la concession du mini-golf serait octroyée au fils d'un élu majoritaire.

Après vérification, il semble que cette hypothèse soit crédible. Sa candidature figurerait effectivement dans la short list soumise par une commission ad hoc à Robert Belliot.

A noter tout de même, que cette candidature est en fait présentée par un binome composé effectivement du fils d'une actuelle adjointe mais aussi d'un fils d'un ancien adjoint de Jacques Lambert, pas spécialement connu pour éprouver une grande tendresse à l'égard de Robert Belliot.

Au-delà de ces péripéties, les Pornichétins sont en droit d'obtenir des explications de la majorité UMP (?) sur ses critères de choix et sur les véritables raisons (idéologiques ?) qui l'ont poussée à sortir l'Office du Tourisme de l'exploitation de cet équipement municipal.

spitio a dit…

Le mariage de la carpe et du lapin c'est pas mal drôle et cela disculpe dans les faits Belliot de bien des soupçons.
Pour l'au-delà envisagé, n'est-ce pas tout simplement parce que le mini-golf coûtait de l'argent sans grand résultat.
Si une paire de jeunes dynamiques parvient à le remonter et à gagner sa vie avec : bravo.

Anonyme a dit…

hymka, ne semblez pas si offusquée,… votre orifice excrétoire n'est pas à la hauteur (votre vulgarité oui), des infos du pouple qui a vérifié avant de publier.
Il me semble normal de demander des explications. La mairie (c'est à elle de prouver) est au service des pornichétin(e)s et non l'envers, au cas ou vous l'avez oublié.