jeudi 24 mars 2011

Sale week-end


Sale week-end pour la gauche républicaine sur Pornichet – La Baule. Communistes, Socialistes et Ecologistes sont passés à la trappe, éjectés par deux conservateurs bon teint, lors du premier tour des élections cantonales. Entre UMP canal historique et UMP canal opportuniste, le choix démocratique est bien limité.

Désintérêt massif pour une élection aux finalités illisibles, défiance largement répandue envers l'efficacité de l'action publique, actualité internationale qui accapare les médias et jolie journée de printemps, le grey power a eu les mains libres pour prendre le pouvoir électoral. A Pornichet, dans chaque bureau, les moins de 40 ans à être passés devant la machine de vote se comptent sur les doigts des deux mains. Résultat, Robert Belliot, qui, dans un triste remake des municipales de 2008, a fait une campagne à l'estomac, tire les marrons du feu. Sale journée décidément pour les tenants d'une République vivante.

Campanilismo

Institution de grand papa inadaptée à la société urbaine contemporaine, le département n'intéresse plus personne, son action est illisible et ses compétences gagneraient à être redistribuées entre régions et intercommunalités. Face à cette élection à l'intérêt tout relatif, l'affrontement politique s'est focalisé nationalement sur le renouveau fétide du Front National, le discrédit de l'UMP sarko-coppéiste et la difficulté socialiste à faire émerger un contre-projet dans l'attente de la décision de l'imam caché du FMI.

Localement, les enjeux départementaux et nationaux ont disparu derrière un double affrontement : droite contre droite et La Baule contre Pornichet. Résultat, l'oxygène politique a manqué à tous ceux qui cherchaient à dépasser ces querelles de clocher. Ce contexte a fait deux grosses victimes, les socialistes et les centristes.

Le PS présentait un candidat tout ce qu'il y a de plus respectable, Erwan Le Moigne, doublonnée de la Pornichétine Josiane Robert, qui ne ménage pas sa peine pour tenir tête à Robert Belliot dans le cadre de son mandat municipal. Faute probablement d'une campagne offensive et suffisamment orientée terrain, la candidature PS a juste limité la casse à Pornichet, mais essuyé un sérieux revers à La Baule. Au final, une soixantaine de voix font défaut pour solliciter les suffrages des électeurs au second tour.

Les exégètes de l'isoloir ont le sentiment que la résistance correcte du PS, voire de la gauche dans son ensemble, sur Pornichet, s'explique par une meilleure mobilisation de l'électorat progressiste à Pornichet qu'à La Baule. On peut en effet imaginer que le ras-le-bol de la politique et des méthodes Belliot ont entrainé un regain de mobilisation dans une partie déjà conscientisée du corps électoral. Avec près de 36% des voix, le camp progressiste atteint un score cependant historiquement bas, inférieur de 2 points, par exemple, au score Lambert de 2008.

Autre victime majeure de ce scrutin atypique, la suppléante Modem, Patricia Gallerneau. Incapable aux régionales de tirer localement la liste qu'elle dirigeait (5%), elle s'enfonce encore pour s'établir à 3 %. Affaiblie par ces deux échecs magistraux, elle n'est plus en position pour s'imposer comme la personnalité incontournable des prochaines municipales et aura même des difficultés à revendiquer le leadership de ses propres troupes, lasses des pratiques de leur ancienne tête de liste.

Plus qu'une campagne médiocre, la candidate Modem, et plus encore le candidat socialiste ont probablement été largement victimes de ce que les Italiens aiment appeler le campanilismo, cet esprit de clocher qui supplante les clivages traditionnels pour s'imposer comme l'élément structurant du débat politique. Ainsi, Robert Belliot obtient 36 % des voix à Pornichet mais seulement 13 % à La Baule. Symétriquement, Gatien Meunier, l'Umpiste baulois, obtient 36 % dans sa commune et seulement 11 % à Pornichet. A noter tout de même que Robert Belliot perd sur son nom, à Pornichet, plus de 1.000 voix par rapport à son score du premier tour des municipales 2008. Un signe ?

Dilemme

Bleu bonnet et bonnet bleu, voilà le choix cornélien qui s'offre aux électeurs ce dimanche. Entre un apparatchik UMP et un opportuniste UMP, l'alternative est cruelle et peu exaltante.

Que faire lorsqu'on est électeur de gauche à Pornichet dans ce contexte ? Doit-on voter Meunier pour faire barrage coûte que coûte à Belliot ? Doit-on voter Belliot par patriotisme communal ? Doit-on profiter de la plage ? Le dilemme est réel.

En démocratie, les partis, avec toutes leurs limites, constituent néanmoins la pierre angulaire du système de formation et de sélection des candidats et de définition d'orientations idéologues et programmatiques. Sans partis politiques pour structurer le champ démocratique, les intérêts locaux, financiers, religieux, individuels s'imposeraient au mépris de l'intérêt général.

Robert Belliot surfe sur la vague populiste de défiance envers les partis politiques en jouant la carte du dépassement des clivages partisans, de l'intérêt local… Sans étiquette aux municipales de 2008, il devient, par ambition, UMP en 2009 avant de se présenter sous l'étiquette Divers Droite aux présentes cantonales faute d'avoir été investi par les militants UMP. Robert Belliot n'a qu'une ligne politique, son ambition, qu'un totem, la girouette !

Il pourrait être intéressant de s'intéresser aux méthodes de campagne et aux orientations politiques proposées pour départager les deux candidats. Côté Belliot, les choses sont simples, je suis maire donc… je suis. Un peu court côté argumentaire surtout lorsqu'on décortique les tenants et aboutissants de sa politique municipale. Il ne parle que de lui, ne communique que sur lui. Il passe sous silence les compétences du Conseil général recherchant uniquement un plébiscite sur sa petite personne.

Côté Meunier, l'approche est moins populiste. Il porte une orientation politique claire pour proposer une alternative à la politique conduite par la majorité progressiste du Conseil général. Il ne joue pas la carte de l'ultra localisme et du clientélisme. L'un est Belliotard, l'autre est Umpiste, une différence de nature à méditer.

Dans le même esprit, il serait tentant de voter dans un esprit de front républicain. Considérant alors que les méthodes, les valeurs, l'idéologie explicite ou sous-jacente, les amitiés de Robert Belliot le rapprochent plus des gars de la Marine que des valeurs républicaines, nombreux seront les citoyens de gauche à voter UMP en se bouchant le nez, comme en 2002. Ce choix douloureux se fondera alors plus sur des enjeux liés au campanilismo que sur des considérations nationales. Ce n'est pas enthousiasmant mais cela fera du bien, surtout si Belliot est renvoyé dimanche soir à sa boulimie égocentrique.

De son côté Le Poulpe va profiter de ce sombre week-end pour faire un tour dans les abysses faire le plein d'encre pour participer aux nécessaires initiatives qui ponctueront ces prochains mois afin de faire émerger, loin de toute fatalité socio-démographique, une alternative au belliotisme. Lorsqu'il fera surface ce dimanche vers 20h00, il est espère bien voir Robert Belliot manger la poussière et méditer sur la capacité de la démocratie à se prémunir des prédateurs qui sapent ses fondements.

jeudi 17 mars 2011

Carton jaune


Ce prochain dimanche, l'occasion sera donnée de délivrer un carton jaune bien senti au maire de Pornichet, Robert Belliot, à l'occasion des élections cantonales. Évidemment, nous attendons avec impatience, la délivrance d'un second carton jaune, au printemps 2014, qui signifiera l'exclusion définitive de la vie politique de cet élu qui n'honore pas la République.

Cette fois-ci, Robert Belliot se présente comme un UMP frelaté pour tenter de récupérer le vote UMP et celui des électeurs de droite déçus du sarkozysme. Roi de l'embrouille, Bobby rejoue le coup des Municipales dans la version « homme libre toujours tu chériras les promesses démagogiques ».

Qui paie ?

Pour donner corps à son ambition hégémonique, Robert Belliot a sorti le gros carnet de chèques ou trouvé de généreux sponsors forcément désintéressés : 3 tracts, 2 antennes de campagne, 1 campagne téléphonique... sans parler des actions municipales communiquées ces dernières semaines à la gloire du grand homme (Agenda 21, Assises du Sport...).

Sachant que le maximum de dépenses autorisées par le législateur est de l'ordre de 10.000 €, Robert Belliot ne craint visiblement pas de voir une partie des dépenses de communication engagées ces 6 derniers mois par la commune être intégrées à ses comptes de campagne. Il pourrait déchanter et se trouver inéligible en 2014...

Face à la débauche de moyens à disposition de Robert Belliot, plusieurs candidats ou citoyens s'interrogent ouvertement sur la réelle étanchéité entre cette campagne électorale et les moyens municipaux. Il faut dire que la propagande est à l'œuvre quitte à flatter l'électeur de la manière la plus vile.

Consternant

Comme pour les municipales de 2008, Robert Belliot ne cherche pas à parler à l'intelligence des citoyens. Il préfère sortir la Grosse Bertha pour multiplier les annonces aussi délirantes qu'irresponsables. Son dernier tract diffusé est à cet égard un sommet dans le genre. Il martèle 5 éléments-clés :

Défendre nos emplois et notre économie. Il n'est jamais trop tard pour apprendre, mais la compétence « emploi et développement économique » relève de la Région, non du Département, et puis plutôt que de « défendre nos emplois », il serait peut-être préférable d'avoir comme objectif politique d'en créer...

Développer les transports et la communication. Là encore Robert Belliot se trompe de crêmerie. Le département a compétence pour le transport interurbain et pas autre chose. Localement, le transport c'est la CARENE via son outil qu'est la STRAN. Cet exploitant est du reste tout disposé à desservir La Baule si cette dernière accepte d'en payer le juste prix. Et puis, côté transport, Robert Belliot n'a pas su conserver la desserte, pourtant prévue, de Pornichet par le futur bus à haut niveau de service de l'agglomération nazairienne (Hélyce), il peut donc toujours faire des déclarations, les faits eux sont têtus. Enfin côté communication, sincèrement, non merci, nous ne voulons pas voir nos paysages défigurés par les dernières emplettes technologiques et onéreuses faites par Bobby au Salon des Maires.

Favoriser la solidarité entre les générations. Cette phrase tarte à la crème prend un goût rance sous la plume d'un maire qui mène une politique municipale entraînant une impossibilité pour les jeunes actifs de vivre à Pornichet. Il sacrifie les réserves foncières communales pour faire de la voirie ou des parkings plutôt que des logements accessibles, il saccage le lotissement du Pouligou en fragilisant les conditions de vie des familles par un urbanisme inconséquent, il refuse de signer un contrat d'objectif avec l'Etat sur la production de logements sociaux, il laisse partir des programmes immobiliers dédiés à la résidence secondaire, il veut supprimer des terrains de sport destinés aux enfants pour mettre une maison de retraite, il fait supporter sa folie dépensière par l'emprunt pour plomber un peu plus les jeunes générations... Avec Robert Belliot, la solidarité générationnelle, c'est les vieux riches d'abord, les familles après.

Partager le sport et la culture annonce-t-il. Au-delà d'une formule étrange, (veut -il parler de « faire partager le sport et la culture » ?), il est intéressant de voir Robert Belliot reprendre ces thématiques alors que les équipements sportifs pornichétins sont saturés et leur entretien négligé, que le nombre de représentations des Renc'Arts diminue chaque année, que l'extension de la Médiathèque est repoussée aux calendes grecques et que sa seule innovation culturelle à consister à financer un pathétique festival de chants de marins.

Valoriser et protéger notre environnement constitue une antienne du trop rare vocabulaire belliotiste. Il prône la politique de l'arbre mais en abat des centaines au Bois de la Grée, le long de l'hippodrome et dans le quartier d'Intermarché. Il parle d'environnement à l'abri derrière un Agenda 21 bidon mais il multiplie les parkings jusque sur les plages au point de se faire imposer de revoir sa copie par l'Etat. Il veut défendre l'environnement mais il produit un PLU rétrograde qui favorise la consommation foncière, l'imperméabilisation des sols et tourne le dos à éclectisme architectural qui fait le charme de Pornichet.

Enrichir les échanges entre La Baule Escoublac et Pornichet. Pour le moment, ce sont les Pornichétins qui enrichissent La Baule en payant des centaines de milliers d'euros chaque année pour l'aérodrome baulois destiné naturellement à l'usage de nécessiteux propriétaires d'avions.

Évidemment pour compléter ces pieuses déclarations d'intention, Robert Belliot aime à se distribuer des satisfecits. Il écrit ainsi qu'il « a l'expérience des dossiers pour les avoir défendus à l'échelle intercommunale... ». Il oublie qu'il ne vient jamais aux commissions de travail de la CARENE et peine, c'est un euphémisme, à exprimer clairement ses positions dans le cadre du conseil communautaire. Il oublie aussi que l'essentiel des actions engagées depuis 3 ans étaient « dans les tuyaux » techniquement grâce au travail de l'équipe Lambert et que lui s'est contenté de les dénaturer et de les rendre incohérentes et onéreuses...

Ce dimanche de printemps, il est temps de mettre une jolie claque aux sales petites odeurs d'une pratique politique indigne des vertus d'une République vivante. La médiocrité ne peut pas triompher ! La médiocrité ne doit pas triompher ! Robert Belliot doit être sèchement battu !

samedi 5 mars 2011

Poste restante

Les élections cantonales peinent à mobiliser les foules. Elles ont pourtant une grande vertu. Celle de mettre en lumière l'état des forces politiques. Et, évidemment, à Pornichet, on ne fait rien comme les autres. Robert Belliot est tellement fabuleux qu'il est parvenu à atomiser la droite et à devoir s'opposer à ses propres employés. Il est trop fort ce Bobby !

A Pornichet – La Baule, la droite est tellement confiante qu'elle présente 3 vieilles carnes et un jeune poulain ,tous issus de son écurie, dans les stalles de départ des Cantonales. Si chacun a le mors aux dents, à la différence des courses hippiques chères à Bobby, à la sortie du premier virage, un seul pourra rester en piste avec l'espoir de voir le poteau d'arrivée. A ce petit jeu, une neutralisation générale des candidats conservateurs pourrait disqualifier les 4 prétendants issus de l'écurie UMP et laisser seul en course le yearling socialiste.

Sans étiquette

Résumons les épisodes précédents. L'UMP, nouvellement éprise des joies de la démocratie interne, décide de faire désigner par les militants le candidat officiel. A ce petit jeu, Bobby se fait écraser par Gatien Meunier, apparatchik baulois de son état. Ne doutant pas de sa capacité à faire fléchir l'UMP 44, le maire de Pornichet sollicite un arbitrage en sa faveur. Mal joué, il est renvoyé sans ménagement dans son bastion de l'Hôtel de Ville par 95 % des dirigeants fédéraux de l'UMP.

Dans ce maelström, le médiatique Pierre Sastre, grand perdant des primaires UMPistes, se retire sagement alors qu'un improbable Iznogoud baulois, médecin en retraite de son état, Jean-Claude Blanc, fait fi du vote militant pour se présenter « sans étiquette ». Plus fort, Robert Belliot décide de se passer d'une casaque un peu lourde à porter dans cette période du sarkozysme crépusculaire pour assouvir ses folles ambitions en optant pour la toque de « sans étiquette ».

Reste la surprise du chef, le dénommé Jérémie Rabiller, salarié jusqu'à peu de Super Bobby et UMP patenté, décide de se lancer dans la bataille. Il entend dénoncer les choix belliotistes à l'œuvre à Pornichet mais aussi prendre date pour les prochaines municipales. Cette ruade est d'autant plus désagréable pour Robert Belliot que ce dernier venait d'officialiser sa volonté de rempiler pour un second mandat, en contradiction évidemment avec ses positions antérieures et celles des responsables de l'UMP.

A droite, l'équation politique devient complexe avec un candidat officiel qui peine à assumer la lourde charge de porter casaque et toque UMP et 3 prétendants habillés au couleur des « sans étiquette » mais portant la toque UMP. Avec autant de candidats sans étiquette, la droite, pour le second tour, risque de ressembler à un bureau des colis perdus et être condamnée à demeurer en poste restante...

Embedded

Le cas Rabiller est évidemment intéressant. Certes, il est peu probable qu'il puisse gagner mais il pourrait avoir la grande qualité de faire perdre Robert Belliot et cela le rend tout de suite un peu plus sympathique. En effet, ce militant UMP de longue date vient de vivre de l'intérieur la pétaudière qu'est devenue la Mairie de Pornichet.

Recruté en qualité de chargé de mission pour le projet d'évolution en société d'économie mixte de la gestion du port d'échouage, il s'est ensuite vu confier le nouveau talisman municipal qu'est l'Agenda 21. Au-delà de compétences certaines, ce Pornichétin est le président fondateur d'une association au goût de naphtaline, les Sirènes du Patrimoine. Ardente opposante à l'ancienne municipalité, cette association, composée de nombreux gaullistes dits historiques (en gros de l'époque JC, comprendre Jean-Claude Empereur), a beaucoup de mal à supporter les foucades de Robert Belliot et son incompétences pour toutes les questions architecturales.

Aussi a-t-elle commis un texte long, argumenté et de qualité pour flinguer le PLU à la sauce Belliot. Sa détermination à saisir le cas échéant les tribunaux pour faire valoir ses convictions a été brutalement interrompue, par l'opportun recrutement de son Président au sein des services municipaux ?

Sauf que de l'intérieur, Jérémie Rabiller, dont l'esprit républicain ne peut être mis en cause, a pu mesurer les dérives en tout genre de la gestion Belliot. Il est intéressant d'observer que ses premiers propos de candidat ont consisté à reprendre les interrogations émises par l'opposition depuis des mois. Pourquoi les contribuables pornichétins doivent-ils payer l'hippodrome pour le bon plaisir notamment financier du monde des courses ? Comment Pornichet va pouvoir financièrement faire face dans la durée aux engagements de l'équipe Belliot ? Il jette de la sorte les germes d'un front commun contre la politique Belliot, dépassant et de loin les simples intérêts partisans.

Le fait que ces interrogations émanent d'un homme du sérail les rendent probablement plus audibles pour une partie des électeurs dupés en 2008 par Robert Belliot. En se présentant, Jérémie Rabiller offre en tout cas au vieil électorat de la droite pornichétine une alternative intellectuellement apaisante au vote Belliot.

Après s'être un peu essuyé les pieds sur les militants de l'UMP, Robert Belliot se trouve pris en sandwich entre le candidat officiel de l'UMP et un dissident d'autant plus dangereux qu'il connait de l'intérieur les méthodes Belliot. Qu'un homme, maire depuis moins de 3 ans, agrège autant d'inimitiés voire de rejets dans son propre camp doit bien vouloir dire quelque chose...