Pan sur le nez de Robert Belliot. Les responsables de la marée noire de l’Erika viennent de passer à la caisse pour l’essentiel des communes littorales des Pays-de-la-Loire sauf pour Pornichet. La commune avait accepté le silence contre un petit chèque dès 2008.
Le 26 mai 2008 à peine élu, Robert Belliot fait voter à sa majorité municipale le renoncement à toute poursuite contre Total, dans le cadre du procès de la marée noire de l’Erika, en échange d’un chèque de 500.000 €. Pour 0, 003 % des profits annuels de Total, Pornichet se laissa acheter et Robert Belliot fut assez crédule pour penser obtenir une aide de Total pour financer l’hippodrome ou le dévasage du port d’échouage.
Mauvais calcul
En s’empressant de répondre aux attentes du pétrolier et pollueur multi-récidiviste, Robert Belliot a eu tout faux. Non seulement, il a entaché dès sa naissance son mandat d’une souillure morale, mais en plus, il a fait un très mauvais calcul financier.
Avec les communes du Croisic, de Batz-sur-mer et du Pouliguen, Pornichet a été la commune de Loire-Atlantique la plus sévèrement et la plus longuement touchée par la catastrophe de l’Érika. La plage de la baie a été fermée 6 mois, celles de Bonne-Source et de Sainte-Marguerite 8 mois. Le déficit d’image a été indéniable et la fréquentation touristique de l’été 2000 s’en est ressentie. Le préjudice pour la commune de Pornichet fut tel que le contribuable pouvait espérer qu’en plus de leur condamnation morale, Total et ses partenaires paieraient cher leur course effrénée aux profits.
Quand on voit des communes comme Saint-Nazaire (750 K€), La Plaine-sur-mer (800 K€), Batz-sur-mer (934 K€), Saint-Brévin ou la Bernerie-en-Retz (1,1 M€) toucher des sommes rondelettes, on mesure une fois encore la vacuité de la réflexion belliotiste. D’autant que ces communes ont obtenu un gros chèque sans renoncer à l’honneur, puisqu’elles peuvent poursuivre les procédures intentées au pénal voire en cassation contre les responsables de ce traumatisme écologique.
Vaseux
Avec le recul, la houleuse séance du Conseil municipal qui avait débattu de cette question n’en prend que plus de relief. Où est passée la morgue de Robert Belliot et de ses affidés jurant que derrière cette dégradante signature se cachait plein de bonnes nouvelles pour Pornichet ?
30 mois plus tard, que voit-on ?
Par voie de presse, Total a clairement indiqué une fin de non-recevoir à Robert Belliot pour financer le dévasage du port d’échouage. Au mieux, le pétrolier multimilliardaire financera la petite part qui lui revient pour les traces d’hydrocarbures héritées de l’Erika qui demeurent dans les vases, mais c’est tout.
Résultat, avec des caisses vides, une incapacité à monter le lourd dossier procédural du dévasage et un afflux de limons en provenance de l’hippodrome depuis l’installation des nouvelles pompes, il y a peu d’espoir de voir d’ici 2014 le port d’échouage changer de physionomie. Cela fait tache pour une baie prétendument parmi les plus belles du monde. Encore un effort M. Belliot et Pornichet pourra développer une Happy formule touristique, la gadouethérapie.
Et puis le parc paysager des ambitions flottantes et des dépenses affolantes ne semble pas parti pour recevoir les millions de Total. Le pétrolier pense visiblement que le fait de financer les foucades du maire de Pornichet ne présente vraiment aucun intérêt. Adieu les millions escomptés, aux Pornichétins une fois encore de passer à la caisse pour satisfaire les désirs puérils de leur maire.
En se couchant dès les premiers jours de son mandat devant la toute-puissance de Total, Robert Belliot a marqué à l’encre noire son municipe. Pour paraphraser Churchill, on pourrait écrire qu’il avait le choix entre le déshonneur et la faillite. Il a choisi le déshonneur, et il aura la faillite…