mardi 29 novembre 2011

Munichois


Pan sur le nez de Robert Belliot. Les responsables de la marée noire de l’Erika viennent de passer à la caisse pour l’essentiel des communes littorales des Pays-de-la-Loire sauf pour Pornichet. La commune avait accepté le silence contre un petit chèque dès 2008.

Le 26 mai 2008 à peine élu, Robert Belliot fait voter à sa majorité municipale le renoncement à toute poursuite contre Total, dans le cadre du procès de la marée noire de l’Erika, en échange d’un chèque de 500.000 €. Pour 0, 003 % des profits annuels de Total, Pornichet se laissa acheter et Robert Belliot fut assez crédule pour penser obtenir une aide de Total pour financer l’hippodrome ou le dévasage du port d’échouage.

Mauvais calcul

En s’empressant de répondre aux attentes du pétrolier et pollueur multi-récidiviste, Robert Belliot a eu tout faux. Non seulement, il a entaché dès sa naissance son mandat d’une souillure morale, mais en plus, il a fait un très mauvais calcul financier.

Avec les communes du Croisic, de Batz-sur-mer et du Pouliguen, Pornichet a été la commune de Loire-Atlantique la plus sévèrement et la plus longuement touchée par la catastrophe de l’Érika. La plage de la baie a été fermée 6 mois, celles de Bonne-Source et de Sainte-Marguerite 8 mois. Le déficit d’image a été indéniable et la fréquentation touristique de l’été 2000 s’en est ressentie. Le préjudice pour la commune de Pornichet fut tel que le contribuable pouvait espérer qu’en plus de leur condamnation morale, Total et ses partenaires paieraient cher leur course effrénée aux profits.

Quand on voit des communes comme Saint-Nazaire (750 K€), La Plaine-sur-mer (800 K€), Batz-sur-mer (934 K€), Saint-Brévin ou la Bernerie-en-Retz (1,1 M€) toucher des sommes rondelettes, on mesure une fois encore la vacuité de la réflexion belliotiste. D’autant que ces communes ont obtenu un gros chèque sans renoncer à l’honneur, puisqu’elles peuvent poursuivre les procédures intentées au pénal voire en cassation contre les responsables de ce traumatisme écologique.

Vaseux

Avec le recul, la houleuse séance du Conseil municipal qui avait débattu de cette question n’en prend que plus de relief. Où est passée la morgue de Robert Belliot et de ses affidés jurant que derrière cette dégradante signature se cachait plein de bonnes nouvelles pour Pornichet ?

30 mois plus tard, que voit-on ?

Par voie de presse, Total a clairement indiqué une fin de non-recevoir à Robert Belliot pour financer le dévasage du port d’échouage. Au mieux, le pétrolier multimilliardaire financera la petite part qui lui revient pour les traces d’hydrocarbures héritées de l’Erika qui demeurent dans les vases, mais c’est tout.

Résultat, avec des caisses vides, une incapacité à monter le lourd dossier procédural du dévasage et un afflux de limons en provenance de l’hippodrome depuis l’installation des nouvelles pompes, il y a peu d’espoir de voir d’ici 2014 le port d’échouage changer de physionomie. Cela fait tache pour une baie prétendument parmi les plus belles du monde. Encore un effort M. Belliot et Pornichet pourra développer une Happy formule touristique, la gadouethérapie.

Et puis le parc paysager des ambitions flottantes et des dépenses affolantes ne semble pas parti pour recevoir les millions de Total. Le pétrolier pense visiblement que le fait de financer les foucades du maire de Pornichet ne présente vraiment aucun intérêt. Adieu les millions escomptés, aux Pornichétins une fois encore de passer à la caisse pour satisfaire les désirs puérils de leur maire.

En se couchant dès les premiers jours de son mandat devant la toute-puissance de Total, Robert Belliot a marqué à l’encre noire son municipe. Pour paraphraser Churchill, on pourrait écrire qu’il avait le choix entre le déshonneur et la faillite. Il a choisi le déshonneur, et il aura la faillite…

vendredi 18 novembre 2011

To be or not to be

Pardon à Shakespeare de cet emprunt, d’autant que Robert Belliot serait plus Claudius qu’Hamlet, mais cette tirade immortelle exprime le dilemme que le maire de Pornichet semble vouloir résoudre par la voie des urnes. Mais un scrutin peut en cacher un autre…

Se piquant de faire de la politique comme les grands, Bobby de l’Atlantique a fait donner une association écran pour mettre à l’agenda de la vie locale la question du maintien de Pornichet au sein de la communauté d’agglomération nazairienne, la CARENE. Ô surprise, cette association toute récente, devrait avoir suffisamment l’écoute du roitelet pour bénéficier d’une délibération sur le sujet au prochain Conseil municipal de Pornichet. Et, si nos informations puisées chez certains colistiers de Robert Belliot sont bonnes, un référendum sur le passage de Pornichet de la CARENE à CAP Atlantique (CAPA) serait programmé fin janvier.

Primaires à l’UMP
 
La mascarade en cours ne vise pas, en fait, le devenir de Pornichet, mais bien celui de Robert Belliot. En effet, l’aptitude maintenant bien connue du maire de Pornichet à effectuer dérapages verbaux non controlés et virages politiques en épingle à cheveux commencent à sérieusement lasser son propre électorat. L’émergence brutale d’un club pornichétin de quadras UMP pourrait laisser penser que la jeune garde sarkozyenne veut du reste expédier à la maison de retraite les vieux barons locaux qui ont laissé, depuis 3 ans, le parti présidentiel se faire ridiculiser par le madré Belliot.

Le maire de Pornichet se moque comme d'une guigne de l’avenir de sa commune, seul lui importe sa survie politique. Il a fait le pressing sous les couleurs UMP aux dernières régionales pour sauver sa peau. Il s’est présenté en divers droite contre l’UMP pour occuper l’espace de la bonne vieille droite à Pornichet aux Cantonales. Il a poussé son avatar de première adjointe sous la casaque Nouveau Centre aux Sénatoriales pour occuper l’espace local. Robert Belliot n’est qu’un pathétique élu local qui pourrait justifier à lui seul les quolibets de la vox populi sur les « politicards » plus intéressés par leur carrière que par le devenir de leurs mandants.

En sollicitant ce référendum, Robert Belliot veut cultiver son image de Sauveur Suprême contre les appareils politiques et contre les élites trop bien pensantes à son goût. Il prend en otage la question pourtant essentielle de l’intercommunalité pour s’organiser avec l’argent du contribuable des sortes de Primaires de la droite locale. Difficile pour l’UMP presqu’îlienne de refuser l’arrivée de Pornichet et difficile pour l’UMP pornichétine de prendre ses distances avec le maire en place en assumant la présence de Pornichet au sein de la CARENE. Résultat, l’UMP est piégée et une fois encore devient le jouet de Robert Belliot.

Conscient du trouble (doux euphémisme) de son électorat devant les incohérences et irresponsabilités de sa politique locale, Robert Belliot veut nettoyer au Kärcher® référendaire toute opposition interne. Ce n’est plus Hamlet c’est Iago !

La CARENE, c’est dépassé !

Adepte de la politique de Gribouille, Robert Belliot veut, 10 ans après, remettre en cause l’appartenance de Pornichet à la CARENE. Qu’importe qu’aucune étude ne chiffre le coût pour Pornichet et pour CAP Atlantique du départ de notre commune de la CARENE vers CAPA, Robert Belliot joue au bonneteau avec l’argent des contribuables.

Peu importe aussi à Bobby de l’Atlantique que l’essentiel des déplacements des Pornichétins s’effectuent vers l’agglomération nazairienne, il ne jure que par les résidents des maisons de retraite. Peu importe que de lourds investissements viennent d’être conduits par la CARENE à Pornichet en matière d’assainissement ou d’aménagement de zone économique, il dépense sans compter. Peu importe que la CARENE ait fait cadeau d’un million d’euros pour financer (un tout petit peu) l’hippodrome et Flammarion. Peu importe que l’Etat et la situation des finances publiques plaident pour un élargissement des intercommunalités, lui il ne s’intéresse qu’à son nombril. Peu importe que les services majeurs du territoire (emploi, sport, culture, santé, enseignement…) soient implantés sur la ville-centre, cela ne l’intéresse pas. Peu importe que l’essentiel de la population pornichétine à l’année vit côté Saint-Nazaire et non côté La Baule, il n’écoute que les résidents secondaires. Rien n’importe d’autre dans la stratégie mégalomaniaque du maire que sa propre survie politique.

La question de la pertinence ou non de la présence de Pornichet au sein de la CARENE n’est plus d’actualité, c’est un débat dépassé, c’est un débat de vieux réactionnaires craignant que les lois de la République, notamment en terme de logement social, soient mieux appliquées avec la CARENE qu’avec CAPA.
 
L’enjeu pour les élus qui sortiront des urnes en 2014 sera de donner un nouveau souffle à la dynamique intercommunale en fédérant autour de Saint-Nazaire son bassin de vie. Pour peser demain dans une relation bilatérale avec le Grand Nantes, Saint-Nazaire Agglomération doit aller du Croisic à Malville, de Férel à Paimboeuf, de Saint-Michel-Chef-Chef à Drefféac ou Saint-Gildas-des-Bois.

Voilà la véritable échelle pour peser sur les enjeux de demain : environnement, mobilité, développement économique, gestion du grand âge, culture, enseignement, gestion de l’eau et des déchets… Aujourd’hui, l’ère des maires boutiquiers, incapables de dépasser leurs petits intérêts, doit s’achever.

Place à des élus capables d’embrasser la complexité et les antagonismes de la société contemporaine, place à des élus capables de voir loin, place à des élus capables de faire émerger peu à peu un véritable projet de territoire, place à des élus qui ne se résignent pas à jouer petits bras.

Plutôt que de s’occuper de la question du logement social qui jette la honte et l’opprobre sur Pornichet, Robert Belliot veut se faire légitimer à la hussarde par un référendum qui ressemble plus à un concours de Miss France qu’à un débat républicain. Ne tombons pas dans le piège, refusons ce simulacre de démocratie !

mardi 8 novembre 2011

Confus


Si la gauche a nationalisé des banques en 1981, Robert Belliot lui municipalise l’hippodrome. Ce royaume des jeux vit aujourd’hui par le travail des fonctionnaires municipaux. Un mélange des genres rien de moins qu’illégal.

Ah les leçons de morale que Robert Belliot voulait délivrer à l’ancienne municipalité ! Ah l’audit sur les finances communales qui devait démontrer la gabegie socialiste (que l’on attend toujours 1.200 jours après la prise de fonction de la municipalité conservatrice…) ! En véritable nouvel Omo de la politique, Super Bobby allait laver plus blanc que blanc… Aujourd’hui, on ne voit plus que taches et souillures.

Sem qui sème l’argent public

L’hippodrome de Pornichet constitue une entité composée de deux grands ensembles : les pistes, écuries et éclairage à la charge de la société des courses, les tribunes à la charge de la Ville de Pornichet. Pour gérer cela, la commune avait plusieurs solutions. Elle pouvait par exemple piloter les tribunes comme elle le fait pour Quai des Arts avec un budget annexe au budget général de la collectivité. On aurait facilement trouvé ce qui relevait comptablement de l’intervention publique et ce qui résultait de l’activité commerciale de l’équipement (billetterie, bar, sponsoring…).

Comme cette solution avait le grand défaut de la transparence, Robert Belliot et ses affidés ont décidé de constituer un Etablissement Public Local (en gros une SEM comme on disait autrefois). La Ville de Pornichet a donc réuni, pour compléter ses 80 % de parts du capital, des hommes de paille et deux groupes aux intérêts très « personnels » pour la Ville de Pornichet (le Crédit Mutuel et la Saur). L’opposition n’a même pas eu droit à un strapontin sur le quota des places réservées à la commune dans le Conseil d’Administration. Transparence ? Transparence ? Les statuts ont été publiés cet été, la rocambolesque et trop tardive délégation de service public votée dans la foulée, bref Nolwenn Leroy allait pouvoir chanter sous les couleurs de la nouvelle société gestionnaire de l’hippodrome.

Mais, bizarrement, le concert royal semble avoir été largement financé et organisé par l’Office du Tourisme et par la commune. Nombre de fonctionnaires ont été contraints de participer à l’organisation de cette manifestation : communication, affichage, voirie, propreté, fêtes et cérémonie, logistique… Le déficit inévitable de ce genre d’opération, montée à l’improviste, sera probablement – ni vu ni connu - imputé à l’office du tourisme plutôt qu’à la commune. Absente par la volonté du maire du conseil d’administration de l’association para-municipale, l’opposition peine à découvrir le dessous de cette affaire pour en informer les Pornichétins.

Cinq mois après l’inauguration de l’hippodrome, l’opacité semble en fait être la règle. Il suffit pour s’en convaincre de constater que le restaurant de l’hippodrome a été utilisé par l’association des fans de Super Bobby et au regard de la faible assistance, on peut se demander si les 2.300 € au titre de « la location de la salle de restaurant pour un usage de réunion avec une prestation traiteur prise en charge par le loueur »1 ont bien été honorés auprès de la société gestionnaire.

Contribuable sponsor

La main sur le cœur, Robert Belliot avait indiqué en séance du Conseil municipal que l'Établissement Public Local bénéficierait d’un appui de la commune. Le moins que l’on puisse dire est que cet appui est du genre solide. La communication municipale est devenue l’attachée de presse de l’hippodrome. Comme un symbole, le site Internet de la commune a, cet été, été modifié pour épouser les codes graphiques de l’affiche de Nolwenn Leroy, on croit rêver.

Récemment encore, des camions et des hommes du service des espaces verts (cf. photo) étaient présents à l’hippodrome pour préparer l’ouverture de la saison automnale de ce site dédié au jeu. Pendant ce temps, les agents territoriaux ne sont pas dans les rues pour élaguer les branches mortes, enlever les amas de feuilles qui provoquent chutes et glissades chez les cyclistes et les piétons, entretenir le patrimoine végétal communal…

Comme cet hippodrome à la sauce Belliot semble tourner au rassemblement des copains et des coquins, on voit surgir le trop évitable Dominique Labarrière. Plumitif au service du journal de la vieille droite rancie, La Baule + (on n'a pas écrit « extrême-droite », cela devrait éviter au Poulpe une nouvelle attaque en diffamation…), rédacteur à ses heures des rares écrits du maire de Pornichet et familier de la suppléante du même Robert Belliot aux cantonales, ce tâcheron de la littérature s’est piqué d’être le BHL des rendez-vous de l’hippodrome. Ce cérémonial pince-fesses semble surtout avoir pour grand mérite d’offrir à quelques-uns une place sur la photo et au restaurant.

Ces Rendez-vous, financés par la municipalité mais sans budget officiellement annoncé, font l’objet d’une communication maximale des organes municipaux. Récemment les présidents d’associations ont eu le droit de recevoir un mail de l’écrivaillon officiel les enjoignant d’assister à ces sommets de la pensée locale. Plus étonnant encore, un nouveau mail toujours émis du même Dominique Labarrière indique que pour confirmer sa présence, il convient de retourner un mail à l’adresse dominiquelabarrière.com, sa propre société de communication.

Et voilà comment le fichier de la vie associative locale tenue par l’Espace Camille Flammarion se retrouve au service de l’activité commerciale et donc lucrative de Dominique Labarrière. Nul doute que des présidents d’association n’auront pas manqué de signaler ce fait étonnant à la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL), chargée de protéger nos libertés publiques et privées.

Décidément à Droite tout est permis, Guéant écoute les journalistes et Labarrière tape dans les fichiers de la Ville de Pornichet…

Devenu monomaniaque de l’hippodrome, Robert Belliot se croit comme chez lui. Il mélange allègrement l’argent privé de la société délégataire de l’exploitation et celui de la commune, voilà qui devrait plaire à la Chambre Régionale des Comptes... Dommage, son rapport sur 2011 ne tombera que vers 2015/16, Robert Belliot sera alors en retraite définitive, tranquille comme Chirac ?

1- formulation issue de la délibération municipale du 27/06/2011 précisant les tarifs de location de l’hippodrome