mardi 9 octobre 2012

Une banque qui fait parler



Confronté à des finances dans le rouge vif, Robert Belliot, le maire de Pornichet, semble avoir trouvé un mécène, le Crédit Mutuel. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si ces relations n’avaient pas un côté un peu sulfureux.

A Pornichet, comme ailleurs, le Crédit Mutuel affiche son agence, ses distributeurs de billets et soutient à l’occasion quelques initiatives locales. Sauf, qu’ici, rien n’est jamais comme ailleurs.

Guichet unique

Spécialiste de la politique à courte vue, Little Bobby est incapable de planifier un développement cohérent de sa commune et une gestion sur le long terme des finances publiques.

Au gré de ses foucades, il décide un jour d’implanter une maison de retraite en oubliant que l’essentiel du budget de fonctionnement suppose un accord de l’Etat et du Conseil général.

Le lendemain, il veut sa SEM (société d‘économie mixte appelée aujourd’hui EPL pour Etablissement Public Local) mais peine à convaincre le moindre investisseur de la crédibilité d’un business plan qui ne résisterait pas à la critique du pire étudiant en école de commerce.

Il ne veut pas d’immeubles mais fait un PLU avec des découpages de dentelière (cf. l’impasse des Elfes par exemple) pour permettre à des projets immobiliers de sortir miraculeusement de terre.

Il a besoin de menue monnaie pour payer des sièges en carton au festival des Renc’Arts et hop un sponsor providentiel apparait.

Seul point commun à tous ces dossiers, une banque, le Crédit Mutuel qui semble chez elle sur les moquettes épaisses de l’Hôtel de Ville.

Mélange des genres

Au sommet de la hiérarchie municipale et technocratique de la mairie de Pornichet, les accointances avec le Crédit Mutuel ne datent pas d’hier.

Côté élus, plusieurs sont ou ont été administrateurs de la caisse locale, au premier rang desquels le maire et madame Denechaud comme cela fut explicité lors d’une délibération du Conseil municipal concernant cette banque. Comme si cela ne suffisait pas, un haut fonctionnaire municipal est l’actuel Président du Conseil d’Administration de la caisse de Crédit Mutuel de Pornichet. Cela peut aider...

Doit-on alors comprendre que la puissante machine de la banque mutualiste fait son miel de ses relations pour le moins étroites avec la municipalité actuelle ?

Pourquoi le projet de maison de retraite et le programme immobilier lié sur le site sportif du stade Louis Mahé est-il octroyé sans mise en concurrence à la Fondation CEMAVIE , la fondation du Crédit Mutuel ?

Pourquoi la gestion rigoureuse et humaine des bénévoles de la maison de retraite intercommunale, dite résidence de la Côte d’Amour, est-elle brutalement interrompue pour être offerte à... la fameuse Fondation CEMAVIE comme le maire l’a indiqué lors de la séance du Conseil Municipal de début octobre ? Doit-on faire le lien avec l’accord par la mairie d’accorder, le 10/12/2009, sa garantie d’emprunt au Crédit Mutuel pour un prêt consenti par... la Résidence de la Côte d’Amour ?

Pourquoi seul le Crédit Mutuel a souhaité cautionner la SEM Pornichet Evènement, nouveau joujou de Little Bobby pour offrir une estrade à son ami Labarrière et rencontrer des « stars » sur le retour ? Est-ce seulement pour se gaver de lignes de trésorerie que cette société mal née va devoir sans cesse contracter ?

Pourquoi Ataraxia, la filiale du Crédit Mutuel, est-elle  omniprésente sur le marché de la promotion immobilière locale ? Et pourquoi les élus et services municipaux doivent-ils se mobiliser pour faire plier les riverains de l’impasse des Elfes afin de permettre aux futurs habitants de l’immeuble Ataraxia de déposer leurs ordures ménagères dans cette impasse ? Et pourquoi ce même promoteur peut-il privatiser une voie en centre-ville quitte à entrainer une forte dangerosité dans un carrefour pour permettre à son immeuble de sortir de terre ?

Pourquoi le Crédit Mutuel peut-il s’enorgueillir de soutenir à très bon compte le festival des Renc’Arts alors que la délibération du Conseil municipal du 31/03/2011 précise que l’obole sera de 3.000 € et qu’en plus de la présence de son logo, la banque aura droit à un spectacle privé destiné à ses sociétaires dont le coût est très certainement du niveau financier du partenariat ?

L’adage populaire prétend qu’il n’y a pas de fumée sans feu, à Pornichet, il n’y a visiblement pas actuellement de Mairie sans Crédit Mutuel.