A Pornichet, comme ailleurs, le Crédit Mutuel affiche son
agence, ses distributeurs de billets et soutient à l’occasion quelques
initiatives locales. Sauf, qu’ici, rien n’est jamais comme ailleurs.
Guichet unique
Spécialiste de la politique à courte vue, Little Bobby est incapable de planifier
un développement cohérent de sa commune et une gestion sur le long terme des
finances publiques.
Au gré de ses foucades, il décide un jour d’implanter une
maison de retraite en oubliant que l’essentiel du budget de fonctionnement
suppose un accord de l’Etat et du Conseil général.
Le lendemain, il veut
sa SEM (société d‘économie mixte appelée aujourd’hui EPL pour Etablissement
Public Local) mais peine à convaincre le moindre investisseur de la crédibilité
d’un business plan qui ne résisterait pas à la critique du pire étudiant en
école de commerce.
Il ne veut pas d’immeubles mais fait un PLU avec des
découpages de dentelière (cf. l’impasse des Elfes par exemple) pour permettre à
des projets immobiliers de sortir miraculeusement de terre.
Il a besoin de menue monnaie pour payer des sièges en carton
au festival des Renc’Arts et hop un sponsor providentiel apparait.
Seul point commun à tous ces dossiers, une banque, le Crédit
Mutuel qui semble chez elle sur les moquettes épaisses de l’Hôtel de Ville.
Mélange des genres
Au sommet de la hiérarchie municipale et technocratique de
la mairie de Pornichet, les accointances avec le Crédit Mutuel ne datent pas
d’hier.
Côté élus, plusieurs sont ou ont été administrateurs de la
caisse locale, au premier rang desquels le maire et madame Denechaud comme cela
fut explicité lors d’une délibération du Conseil municipal concernant cette
banque. Comme si cela ne suffisait pas, un haut fonctionnaire municipal est
l’actuel Président du Conseil d’Administration de la caisse de Crédit Mutuel de
Pornichet. Cela peut aider...
Doit-on alors comprendre que la puissante machine de la
banque mutualiste fait son miel de ses relations pour le moins étroites avec la
municipalité actuelle ?
Pourquoi le projet de maison de retraite et le programme
immobilier lié sur le site sportif du stade Louis Mahé est-il octroyé sans mise
en concurrence à la Fondation CEMAVIE , la fondation
du Crédit Mutuel ?
Pourquoi la gestion rigoureuse et humaine des bénévoles de
la maison de retraite intercommunale, dite résidence de la Côte d’Amour,
est-elle brutalement interrompue pour être offerte à... la fameuse Fondation
CEMAVIE comme le maire l’a indiqué lors de la séance du Conseil Municipal de
début octobre ? Doit-on faire le lien avec l’accord par la mairie d’accorder,
le 10/12/2009, sa garantie d’emprunt au Crédit Mutuel pour un prêt consenti
par... la Résidence de la Côte d’Amour ?
Pourquoi seul le Crédit Mutuel a souhaité cautionner la SEM
Pornichet Evènement, nouveau joujou de Little
Bobby pour offrir une estrade à son ami Labarrière et rencontrer des
« stars » sur le retour ? Est-ce seulement pour se gaver de
lignes de trésorerie que cette société mal née va devoir sans cesse
contracter ?
Pourquoi Ataraxia, la filiale du Crédit Mutuel, est-elle omniprésente sur le marché de la promotion
immobilière locale ? Et pourquoi les élus et services municipaux
doivent-ils se mobiliser pour faire plier les riverains de l’impasse des Elfes
afin de permettre aux futurs habitants de l’immeuble Ataraxia de déposer leurs
ordures ménagères dans cette impasse ? Et pourquoi ce même promoteur
peut-il privatiser une voie en centre-ville quitte à entrainer une forte
dangerosité dans un carrefour pour permettre à son immeuble de sortir de
terre ?
Pourquoi le Crédit Mutuel peut-il s’enorgueillir de soutenir
à très bon compte le festival des Renc’Arts alors que la délibération du
Conseil municipal du 31/03/2011 précise que l’obole sera de 3.000 € et qu’en
plus de la présence de son logo, la banque aura droit à un spectacle privé
destiné à ses sociétaires dont le coût est très certainement du niveau financier
du partenariat ?
L’adage populaire
prétend qu’il n’y a pas de fumée sans feu, à Pornichet, il n’y a visiblement
pas actuellement de Mairie sans Crédit Mutuel.