mardi 15 janvier 2013

Pavage Gavage

Une indigestion de pavés. C’est l’épidémie qui secoue les Pornichétins en ce début d’année en voyant une diarrhée de pavés de couleur douteuse se répandre autour de l’hippodrome. Entre coût et esthétisme, la crise de foi (sic) menace face aux choix du maire.

On avait bien vu ici ou là quelques images de ce fameux parc paysager, rêve mégalo et old-school d’un maire tout puissant. On avait bien vu une langue de pierres débitées façon steak se répandre du côté de la route d’Ermur, mais en fait, on n’avait rien vu.

Mauvais goût

Semaine après semaine, côté pêcherie ou côté centre-ville, des palettes de pierre apparaissent. De vaillants ouvriers s’acharnent ensuite à disséminer cette marée ocre/brune pour minéraliser des espaces jusqu’alors verts et perméables. Et semaine après semaine, le contribuable pornichétin se demandait quand allait cesser ce déferlement.

Depuis maintenant 6 mois, les contours du parc possiblement paysager s’ornent des caprices au goût douteux d’un maire dénué de culture architecturale et paysagère et d’un paysagiste de renom qui donne le sentiment de ne pas avoir bien compris ce qu’il venait faire dans cette histoire. 

Entre pilones électriques, éoliennes gadgets, serpent de béton au cœur d’une zone humide et océan de pierrre, le parc paysager joue à fond la carte de la minéralité brute.

Sous les pavés, les impôts

Une chose est certaine, alors que Pornichet meurt d’un centre-ville qui n’a pas bénéficié d’un lifting depuis les années 50, le maire dépense des fortunes colossales dans des espaces d’accroche d’un parc paysager XXL. Il gadgétise le développement durable pour repeindre en vert un projet à bien des égards loufoques.
Au final, les Pornichétins vont devoir triplement payer la note.

A court terme, si la feuille d’impôt ne va pas grossir, engagement tardif et démago de Little Bobby, il va bien falloir prendre cette dizaine de millions d’euros quelque part. Tant pis alors pour l’entretien de bâtiments communaux à la toiture fuyante (salle des sports), à l’obsolescence avérée (club-house des tennis) ou en manque de travaux (écoles publiques). Tant pis aussi pour les travaux de voirie pourtant tellement nécessaires et négligés depuis le début du mandat des Loriettes à Villès-Blais, des Bleuets à l’avenue de Gaulle sans parler de Saint-Sébastien, la martyre.

A moyen terme, c’est à dire d’ici la fin du mandat de Little Bobby, il faudra relancer la vente des bijoux de famille pour boucler des fins de mois difficiles. Après avoir vendu les serres municipales et divers petits bâtiments et fonciers communaux, Little Bobby et son équipe vendront quelques courts de tennis, une maison de retraite (joli pactole !), un terrain de foot, un port d’échouage, quelques fonciers péniblement amassés par les équipes précédentes pour permettre des opérations d’aménagement… Cela s’appelle – normal avec l’hippodrome – de la cavalerie, pratique consistant à financer le quotidien par des recettes exceptionnelles.

A long terme, le contribuable devra assumer la note de l’hippodrome en renflouant le panier sans fonds que constituera immanquablement la société publique en charge de sa gestion mais aussi  en assumant l'entretien du parc paysager. Seul Little Bobby peut imaginer assurer l’entretien d’un tel espace, équivalent au très parisien Jardin du Luxembourg, avec 1 ou 2 jardiniers municipaux. A moins, naturellement que ce prétendu parc paysager ne soit qu’une pâture agrémentée de-ci-de-là de quelques végétaux signifiants.

Entre eau turbide et note salée, le pharaonique projet d’hippoparc cher à Little Bobby ressemble chaque jour davantage à des sables mouvants qui siphonnent peu à peu le devenir de Pornichet.