A peine sortie de la Sailtica qui
présentait plus de calicots publicitaires que de participants, voilà
maintenant Pornichet noyée sous les pubs pour l'inauguration du parc
budgétivore et pour la promotion des lourdingues Stars 80. Et dire
que la mairie prétend vouloir limiter la publicité.
Le Conseil municipal a lancé le 6 mai
dernier le processus de révision du règlement local de publicité.
Le site Internet de la commune explique suavement que cette
« démarche soucieuse de l'environnement s'inscrit
pleinement dans le cadre de l'Agenda 21 ».
Belliot défigure Pornichet
Cette communication publicitaire n'est
rien de moins qu'une imposture, certes moindre que le pitoyable et
dévoyé Agenda 21, mais une imposture tout de même. Il suffit de
constater année après année l'usage de l'espace public fait par la
municipalité Belliot. Installation à grands frais de panneaux
vidéos aussi inutiles que dangereusement placés, multiplication de
panneaux 4x3 m vantant les projets de la municipalité Belliot,
floraison de panneaux pour les quasiment toujours vides navettes
estivales, pavoisement généralisé pour les évènements voulus par
le Séguéla local (Sailtica, Chants de marins, inaugurations
pompeuses, concerts payants...)... Ce n'est plus une ville mais un
dépliant publicitaire.
Rien n'est trop moche pour promouvoir
les lubies municipales et le mobilier urbain offre un joli terrain de
jeu aux afficheurs municipaux. La floraison actuellement d'affiches
XXL sur le domaine public pour inciter, 3 mois durant, le
citoyen-client à acheter son billet de concert pour des chanteurs
has been aux ambitions plus mercantiles qu'artistiques, frise
l'indécence. Elle prouve en tout cas l'incapacité de cette
municipalité à comprendre que la qualité de l'espace public est
essentiel et qu'il ne faut pas le confondre avec une page de pub.
Quelle entrée !
La
communication municipale explique pourtant que la révision du
règlement local de publicité a pour « objectif
d'aménager les entrées de villes, premiers secteurs de la
perception de la commune influant sur le développement touristique
et donc économique de la Ville ».
Il n'y a pire borgne que celui qui ne
veut pas voir. Il suffit d'arriver sur Pornichet depuis la Route
Bleue pour comprendre l'incurie et le double jeu de l'actuelle
municipalité.
A partir du panneau d'entrée dans
Pornichet, vous entrez en effet dans une jungle de panneaux et
d'affichage divers. Vous aviez déjà en prélude la laideur du
nouvel Intermaché avec ses enseignes hideuses, ensuite c'est
l'apothéose :
- un panonceau vous indiquant les règles locales de stationnement,
- un panonceau de bienvenue vous indiquant qu'à Pornichet vous êtes filmés lorsque vous déambulez dans l'espace public,
- un double panneau d'entrée de ville indiquant Pornichet et son néologisme Pornizhan,
- cinq flèches directionnelles pour des établisssements touristiques,
- un panneau de 3 m² conviant le bon peuple à inaugurer le parc des mille caprices,
- un mobilier urbain publicitaire Abri-services de 2 m²,
- huit panneaux du code de la Route ou directionnels liés au giratoire,
- un panneau publicitaire de 2 m² annonçant la billetterie pour le spectacle guimauve des Stars 80,
- et bien sur le trop fameux panneaux vidéos XXL vantant la politique municipale.
Vérifiez sur place mais, avec 20
dispositifs divers en 150 m, nul doute que Pornichet a sa place,
après le club autoproclamé des plus belles baies de l'univers, dans
le club très fermé des entrées de villes les plus agressives
visuellement. Encore une réussite à mettre à l'actif de notre
grand maire.
Entre forêts de panneaux
réglementaires, de pré-enseignes en tous genres, de dispositifs
divers de promotion de l'action municipale, Pornichet étouffe sous
la pub. Si le maire n'a jamais de difficulté pour faire afficher ses
envies sur l'espace public, les associations locales, elles attendent
toujours les panneaux d'affichage qui leur permettraient de
promouvoir leurs évènements. Boulimie pour les puissants et régime
sec pour les humbles, ainsi va Pornichet.