dimanche 21 juillet 2013

Pornichet = Detroit ?



La mise en faillite de la ville américaine de Detroit illustre le fait que les communes sont financièrement mortelles. La dégradation continue des finances de Pornichet et la vente de ses actifs laissent augurer des jours sombres.

Comparaison n'est pas raison mais tout de même. L'administrateur en charge de Detroit évoque les éléments majeurs de la glissade mortelle de Motor City. Ils méritent d'être analysés sous le prisme de notre commune :

> mauvaise gestion financière

A Pornichet, tout le monde, sauf le maire et ses thuriféraires les plus fanatiques, s'accorde sur la mauvaise gestion des finances communales depuis l'arrivée aux affaires de Robert Belliot. L'association Contribuables associés décerne même la note de 0/20 concernant les dépenses de Pornichet et le Journal du Net met en évidence l'explosion de la dette.
Entre clientélisme, absence de vision stratégique, incapacité à mobiliser les financements intercommunaux, départementaux et régionaux, politique fiscale incohérente, explosion d'effectifs dans des services municipaux non prioritaires (police municipale, communication, démocratie participative...), déficits récurrents des satellites municipaux comblés par des chèques de la commune (SEM de l'Hippodrome, Office du Tourisme...), multiplication des lignes de trésorerie pour boucler les fins de mois, multiplication des emprunts pour financer des investissements aussi dispendieux qu'inutiles... tous les éléments sont là pour caractériser une gestion financière défaillante.
Plus grave encore, les errements de la gestion Belliot seront longs à éponger.

> population en baisse

Entre l'arrivée aux affaires de Jean-Claude Empereur (1983) et le départ de Jacques Lambert (2008), la commune de Pornichet a gagné environ 3.000 habitants soit un rythme moyen de +125 habitants. Cette dynamique, génératrice de ressources supplémentaires pour la commune s’est brusquement inversée avec l’arrivée de Robert Belliot.
Les projections démographiques laissent craindre une perte nette d’environ 400 habitants sur la durée du mandat du maire UMP.
Il faut dire que depuis son arrivée à l'Hôtel de Ville, Robert Belliot a multiplié les initiatives pour bloquer le développement de la commune notamment avec son Plan Local d’Urbanisme. Le PLU multiplie les obstacles à la construction de logements individuels comme collectifs. Seul l'avenue de Saint-Sébastien est laissée à la spéculation foncière, sans vision d’ensemble ni cohérence urbaine. Résultat, on voit fleurir une masse de T2/T3 à 4.000 €/m², inadaptés pour les familles.
Parallèlement, Robert Belliot n'a pas ouvert à l'urbanisation le coteau d'Ermur et d'autres secteurs prévus au PLU pour accueillir de l'habitat à proximité du cœur de ville. Il a également limité drastiquement la construction de logements sociaux pour la population active de la commune et a sanctuarisé des quartiers réservés à de riches vieilles familles de propriétaires. D'une ville dynamisée démographiquement par des familles, Robert Belliot agit pour faire de Pornichet une commune de retraités avec les immanquables impacts démographiques.

> érosion de la base fiscale

Pornichet dispose de 3 sources fiscales majeures. Avec la politique de Robert Belliot les 3 sont en péril.

        Les impôts locaux et fonciers supposent une dynamique démographique et une population présentant des ressources significatives. Mieux vaut une famille avec des revenus même modestes issus du travail qu'un couple de seniors avec des retraites moyennes mais un gros patrimoine non taxé. C'est pourtant la tendance en cours à Pornichet.
            La taxe sur les jeux. A Pornichet, le casino était historiquement un gros contribuable. Mais entre crise du secteur, développement du jeu en ligne et incapacité spatiale du casino de Pornichet à évoluer, la jolie recette fiscale ne peut que continuer sa forte décroissance. Facteur aggravant, Robert Belliot a rendu impossible le projet d'implantation du Casino à l'hippodrome, seule chance d’une nouvelle dynamique pour cet établissement.
            La taxe sur les ventes immobilières, appelée taxe sur les droits de mutation, a subi de plein fouet l'effondrement du marché immobilier depuis 2008. Même si, à Pornichet, l'augmentation continue des prix limite les dégâts côté recettes fiscales, il y a fort à parier que cette recette historiquement dynamique ne croitra plus de manière très significative et fragilisera la solvabilisation des besoins futurs des habitants.

A Pornichet, un quatrième facteur ne peut qu'inquiéter : la braderie des actifs municipaux.
Foncier des serres municipales, foncier et bâtiment de la maison de retraite, foncier d'une partie des tennis, cession programmée du stade Louis Mahé. Robert Belliot, pour combler des finances dans le rouge, vend des actifs stratégiques situés aux endroits les plus chers de Pornichet. Une fois ces fonciers vendus, la commune n'aura plus les moyens d’en acquérir de nouveaux dans ces secteurs et peu à peu la présence et la capacité d’intervention de la puissance publique s'éloignera du cœur de ville.

En France, la faillite ne menace pas les communes mais une gestion calamiteuse impacte le quotidien des habitants pendant plusieurs décennies. Dès son arrivée à l’Hôtel de Ville au printemps prochain, la nouvelle majorité municipale devra établir un audit des finances et actifs de la commune pour définir ses marges de manœuvre. Mais une chose est déjà certaine, tous les Pornichétins devront assumer le funeste héritage.

lundi 1 juillet 2013

Thalasso, merci qui ?


Ces prochains jours, Pornichet va s'enorgueillir de disposer d'une thalasso supplémentaire, d'une centaine de nouvelles chambres d'hôtel haut de gamme et de 80/90 emplois nouveaux. La réussite d'une dynamique publique/privé pertinente mais pas grace à celui qui coupera le ruban.

Robert Belliot excelle pour inaugurer des équipements imaginés, élaborés et réalisés par d'autres : centre de loisirs, bulles hivernales du Ninon, club-house du kayak etc etc. Ces prochains jours, nous allons avoir droit à la photo d'un Belliot tout sourire inaugurant le Relais Thalasso Baie de La Baule, à Pornichet. Nous auront probablement droit à un plaidoyer pro domo sur son action sans laquelle cet équipement n'aurait jamais vu le jour. Sauf que la réalité est bien différente.

Flash back

A la fin du XXème siècle, la Caisse des Ecoles de la Mairie du XIIème arrondissement de Paris ne sait plus que faire de sa colonie de vacances des Tourelles. Entre évolution de la demande des familles qui ne choisit plus la colonie comme mode de vacances des enfants, explosion des normes en tout genre nécessitant une série de travaux onéreux et obsolescence d'un complexe d'hébergement, l'avenir des Tourelles est sombre. Le plancher du castel menace ruine et des risques d'incendie ou de squat alarment propriétaires, municipalité et amoureux du patrimoine balnéaire. La situation est telle que les enfants encore présents l'été sur le site dorment dans des marabouts et pas dans les bâtiments en dur.

Naturellement, nombre de promoteurs sont à l'affut de ce site. Même si une kyrielle de réglementations rend difficile son évolution, le parc des Tourelles offre de belles possibilités. Très tôt, la municipalité Lambert met les choses au point en déclarant que ce site, historiquement dédié au tourisme, restera à vocation touristique. Elle précise même que les Tourelles doivent permettre à Pornichet de passer un nouveau cap en terme d'économie touristique pour relayer le resort des Océanes avec son trio Ibis / Maéva / Daniel Jouvance.

Le fruit d'une vision stratégique

 Alors que des dossiers de maisons de retraire se multiplient, Jacques Lambert et son équipe décident de classer au PLU le site des Tourelles comme étant à vocation uniquement touristique intégrant de l'hébergement. Parallèlement, des échanges nourris s'amorcent avec la mairie du XIIème arrondissement de Paris pour convenir ensemble de la vocation du site et naturellement du coût de la cession.

Jacques Lambert mobilise les équipes qui travaillent sur Hippocampe (commune, DDRN, Carene, bureaux d'études...). Au fur et à mesure de la réflexion, et en lien avec le projet Hippocampe, Pornichet arrête sa position : l'avenir des Tourelles sera organisé avec hébergement touristique et thalasso. Jacques Lambert convainc la mairie de Paris d'accepter un projet moins rentable financièrement pour elle mais cohérent avec l'histoire du site.

A l'issue d'un appel à projet, deux équipes, celle du Relais Thalasso de la famille Phélippeau et celle des Thermes marins de Saint-Malo, présentent un projet séduisant et générateur d'emplois pérennes. A l'issue d'une ultime réunion, Jacques Lambert et Jean-Jacques Hazan, alotrs directeur de la Caisse des Ecoles du XIIème arrondissement, et, encore récemment Président national de la fédération de parents d'élèves FCPE, choisissent de soutenir le projet baulois.

Entre ce choix entériné par la Mairie de Paris et l'ouverture de l'établissement, 6 longues années se sont écoulées marquées par deux crises financières majeures qui ont singulièrement compliqué le montage économique du projet. L'ouverture prochaine de ce bel équipement touristique sera pour tous ceux qui l'ont rendu possible un moment de grande satisfaction.

C'est un socialiste qui a fait le pari de faciliter la mutation d'un site de tourisme social en un lieu dédié au tourisme haut de gamme en phase avec son époque. C'est un libéral qui a municipalisé l'hippodrome et demande au contribuable de financer son déficit structurel. C'est surtout la différence entre deux hommes, l'un qui restera dans les mémoires comme un développeur avisé et l'autre dont des générations paieront la note d'une gestion défaillante.